Procès Le Scouarnec : "Je me suis laissée envahir par cette perversion", l’ex-chirurgien témoigne

C’est une affaire qui fait froid dans le dos. Le 24 février 2025 s’ouvrait le procès de Joël Le Scouarnec, un ancien chirurgien accusé de viols et d’aggressions sexuelles perpétrées sur près de 300 victimes, mineures pour la plupart, au cours de sa carrière.

Joël Le Scouarnec : une enfance normale

Lundi 3 mars, pour le sixième jour de son procès, l’accusé a été longuement interrogé devant la cour criminelle du Morbihan. Pendant cet interrogatoire de cinq heures, l’ancien médecin est revenu sur sa vie. Il a ainsi abordé son enfance dans une famille modeste dans laquelle il précise n’avoir "manqué de rien", comme le rapportent nos confrères de 20 Minutes.

En apparence, l’homme semblait mener une vie normale. Marié, père de trois enfants, passionné par son métier, rien ne pouvait laisser présager le monstre qu’il était en réalité. "J’avais deux vies, une vie familiale, sociale et professionnelle, a-t-il confié d’un ton détendu. Et à côté de ça, la vie d’un pédophile qui ne pensait qu’à ça. Ma vie, c’étaient les sites pédopornographiques et la pédophilie, je ne vivais que pour ça."

Joël le Scouarnec, chirurgien pédophile

Ses déviances sexuelles auraient débuté "entre 1984 et 1985", explique-t-il, "je me suis laissé envahir par cette perversion". Interrogé sur les causes de sa pédophilie, le septuagénaire avoue : "Je ne sais toujours pas apporter une réponse à cela", évoquant tout de même sa relation avec l'une de ses nièces. "C’était une gamine dissipée qui était souvent disputée par ses parents et venait se réfugier dans mes bras. C’est là que j’ai commencé à avoir des gestes malencontreux."

Ce mardi 4 mars, le procès et l’homme a continué ses confessions, notamment sur sa capacité à dissocier son métier et ses actes pédophiles : "Dans mon comportement j'accomplissais mon activité professionnelle aussi bien que possible, mais en même temps, je commettais des agressions sexuelles sur des petits patients, effectivement. Soigner des gens n'oblitère pas des faits que j’ai pu commettre dans la même période. Mon activité pédophile était une chose, mon activité professionnelle en était une autre."

Il s’est également excusé auprès de ses collègues, affirmant les avoir trahis,. "Je les ai tous trahis, je leur ai menti pour couvrir mes activités et je présente à tous mes excuses pour ce que j'ai pu commettre. Ils ont pensé que j'étais quelqu'un, et je suis celui qui est devant vous, qui a commis des crimes", a-t-il expliqué, selon franceinfo.