Ce jeudi 5 décembre, plusieurs syndicats de la Fonction publique appellent à une journée de mobilisation, de nombreux services seront perturbés. Découvrez lesquelles au sein de notre diaporama.
“Ce qu’on a fait est un péché. Le mieux qu’on puisse faire, c’est se repentir et se confesser”. Après plus de deux mois d’audience à Avignon, les interrogatoires des 51 hommes accusés d’avoir violé Gisèle Pelicot droguée par son mari entre 2011 et 2020 touchent à leur fin. Parmi eux, seulement deux ont reconnu les faits dans leur intégralité ce vendredi 8 octobre.
D’abord, Cédric V., un technicien informatique de 50 ans et père d'une fille qu'il ne voit plus depuis sa séparation difficile avec la mère. “Madame Pelicot, je suis votre violeur. J’ai été votre bourreau, je me suis servi de vous. Vous avez dit, Madame, au début de ce procès, qu’il fallait que la honte change de camp. La honte que vous supportez aujourd’hui, je peux la prendre”, a-t-il déclaré devant la Cour criminelle du Vaucluse.
Deux hommes sur 51 reconnaissent les faits qui leur sont reprochés
Recruté comme les autres sur le site coco.fr par Dominique Pelicot pour violer son épouse droguée à son insu, Cédric G. avait lui-même demandé au mari de lui fournir des médicaments pour reproduire le procédé de soumission chimique sur sa propre femme avant de renoncer à ce projet.
Et puis, Paul G. qui n’avait que 22 ans lorsqu’il s’est rendu au domicile des Pelicot au printemps 2016. Originaire de Guinée, il est arrivé en France à l'adolescence comme mineur isolé après que son père pasteur lui ait payé un passeur pour qu’il rejoigne l’Hexagone. Il a expliqué aux enquêteurs n’avoir pas réalisé sur le moment la gravité de ses actes, mais qu'il avait ensuite refusé de s'y rendre une seconde fois. Il a également reconnu avoir violé Gisèle Pelicot.
“L’acte que j’avais commis était très très grave”
“J’ai violé, j’assume, j’ai violé”, a-t-il lancé ce vendredi 8 novembre à la barre, sans chercher à minimiser son geste. Et contrairement à ce qu’affirment la plupart des hommes sur le banc des accusés, il n’a pas eu peur de Dominique Pelicot et ne s’est jamais senti sous son influence. “Si je suis allé là-bas, c’était pour m’amuser. Je n’ai pas réfléchi aux conséquences”, explique Paul G. avant d’ajouter “j’étais jeune, mais ce n’est pas une excuse”.
Une famille catholique très pieuse
À la question de Me Antoine Camus, l’un des deux avocats de Gisèle Pelicot “Votre récit est assez similaire à ce que disent beaucoup, mais vous, vous tirez la conclusion que c’est un viol. Comment l’expliquez-vous ?” l’accusé répond avoir eu une première prise de conscience en discutant avec des amis : “Ils m’expliquent que l’acte que j’avais commis était très très grave”. C’est l’une des raisons pour lesquelles il aurait refusé de retourner à Mazan quatre ans plus tard alors que Dominique Pelicot l’avait relancé.
Aujourd’hui papa d’un petit garçon dont il a la charge, Paul G. envisage de retourner en Guinée pour suivre une formation avec son père pasteur. En attendant, “le mieux c’est de me repentir et de me confesser”, explique-t-il devant la Cour.