Les prénoms régionaux séduisent de plus en plus les parents, à commencer par ce prénom basque signifiant “joie”, qui est encore très rare en France.
C'est à lui que la jeune Lina a envoyé son dernier message. Voilà 4 jours désormais que Lina, adolescente de 15 ans habitante de la Plaine, dans le Bas-Rhin, a disparu sans laissé de trace alors qu'elle se rendait le samedi 23 septembre peu après 11h à pieds à la gare, à trois kilomètres de distance. De là, elle devait prendre un train pour Strasbourg, pour voir son petit-ami. Mais les premiers éléments de l'enquête ont permis de conclure que Lina n'est pas descendue du train à Strasbourg, selon le parquet de Saverne. "Lina n'apparaît pas sur les vidéos exploitées, comme le quai de la gare de Strasbourg" et "il n'y a pas de vidéo à la gare de Saint-Blaise-la-Roche", a confirmé la procureure lors d'une conférence de presse.
Une dernière vidéo juste avant de disparaître
C'est son petit-ami qui a alerté la famille de la jeune fille de l'absence de réponse de Lina, interprétant son silence soudain comme anormal. Selon la mère de la disparue, le jeune de 19 ans devait accompagner sa fille au restaurant et faire les magasins. Pour TF1 Info, il est revenu sur cette journée du 23 septembre. "J'ai appelé sa mère avant que le train n'arrive à Strasbourg pour lui dire qu'il y avait quelque chose de bizarre", car Lina ne répondait plus, précise Tao, 19 ans. "J'ai quand même attendu sur le quai de la gare l'arrivée du train, et elle n'est jamais descendue, se remémore le jeune homme. J'ai fait plusieurs fois le tour de la gare, puis j'ai pris la route". L'absence de Lina est d'autant plus étonnante qu'elle a envoyé à Tao un dernier message vers 11h20 le même jour, alors qu'elle allait prendre son train. "C'était une vidéo d'elle qui me disait qu'elle était contente de venir", explique Tao. Elle y apparaissait sur la route, en train de se rendre à la gare. Les vêtements qu'elle portait sur celle-ci correspondent à ceux portés le jour de sa disparition.
"Je cherche, je ne fais que ça"
Son portable a cessé d'émettre juste après, à 11h22, et n'a pas été retrouvé. La version du petit-ami est corroborée par une amie de la jeune fille, qui confie à LCI avoir envoyé "un message à son petit copain en lui demandant : 'Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi elle ne me répond pas ?'. Tout de suite, il m'appelle trois fois et il me dit que Lina avait disparu. J'étais sous le choc, je lui ai dit que ce n'est pas possible", temoigne-t-elle. Depuis Tao, comme la famille, vit dans l'angoisse des heures qui défilent, impertubablement. "Je cherche et je ne fais que ça, de toute façon, il n'y a rien d'autre à faire", témoigne-t-il, impuissant, à TF1 Info. "Dormir, c'est ne pas chercher, faire d'autres choses, c'est ne pas chercher".
"Aucune trace" d'accident
Lina a-t-elle disparu sur la route de la gare ? "Certes le chemin qu'elle empruntait de chez elle jusqu'à la gare est dans un endroit où il n'y a pas trop de maisons et où il y a un petit peu de circulation, mais ce n'est pas un coupe-gorge", a indiqué à BFMTV Patricia Simoni, maire de Plaine. "On est habitué à faire trois kilomètres à pied sans se poser de question", explique l'édile, évoquant un milieu "rural". Une enquête a été ouverte lundi pour "disparition inquiétante". La procureure de Saverne a indiqué qu'"aucune trace ne permet d’affirmer qu’elle a été victime d’un accident de la route", conclut-elle. Les proches excluent l'hypothèse d'une fugue. "Je suis certaine qu'elle n'a pas fugué, ce n'est pas son genre", tranche son amie au micro de LCI. Pour elle, la présence de "ses copines", de "son copain" et de "sa mère" avec qui "ça se passait bien" évacue la possibilité d'une fuite. "Et même si ça avait été mal, elle me l'aurait dit, ou l'aurait dit à son copain". Selon le parquet, la jeune fille n'a jusqu'alors jamais fugué. La maire de Plaine décrit d'ailleurs la jeune fille comme "une enfant normale, sans problème, douce, gentille et souriante".
Des plongeurs sondent un étang
Des battues réunissant plusieurs centaines de citoyens ont été organisées pour tenter de retrouver la jeune fille dans cette zone boisée et accidentée, en vain. Ce mercredi, les gendarmes sondaient l'étang du Breux, situé entre le domicile de Lina et la gare de Saint-Blaise-La-Roche. En tout, deux plans d'eau doivent être fouillés par les autorités. "Il faut qu'elle revienne, il faut que je l'ai dans mes bras... Je veux ma fille", lance la maman de la disparue à TF1. "C'est une douleur atroce, c'est viscéral, je dors plus, je mange plus, je ne peux rien faire à part penser à elle". Les enquêteurs n'écartent pour l'instant aucune piste, selon la procureure.