Lundi 2 décembre, Michel Barnier a déclenché le 49-3 pour faire passer en force le projet de loi sur le budget de la Sécurité sociale. Une décision suivie du vote des motions de censures déposées par le RN et...
La crise sanitaire a profondément bouleversé notre quotidien, tout comme l’économie. Les mesures restrictives – confinements, couvre-feu et autres fermetures administratives- ont engendré des chutes record de l’activité, des plans sociaux, du chômage partiel et des licenciements. Les aides de soutien accordées par le gouvernement et le plan de relance ne suffiront pas à sauver nombre de TPE et PME. Si l’arrivée d’un vaccin redonne de l’espoir (malgré la réticence de la population française), l’arrivée d’une troisième vague en janvier 2021 pourrait de nouveau faire chavirer l’économie et le marché de l’emploi. Que pourrait bien nous réserver la nouvelle année dans le pire des cas ? Saxo Banque, comme l’an dernier, s’est penchée sur les pires "prévisions choc". Bien que peu probables (1% de chance), ces événements, dont Business Insider se fait l'écho, pourraient avoir de lourdes conséquences, selon la banque d’investissement.
"La pandémie de la Covid-19 et l'élection présidentielle américaine, particulièrement chaotique, ont précipité l'avènement d'un futur jusqu'alors lointain, accélérant pratiquement toutes les super tendances sociales et technologiques sous-jacentes", juge Steen Jakobsen, directeur des investissements de Saxo Banque. "Pour faire court, les traumatismes de 2020 signifient qu'en 2021, le futur sera déjà là."
Économie 2021 : un remboursement de la dette impossible
Dans le premier scénario exposé, la France ne parviendrait pas à rembourser ses dettes et devrait alors demander de l’aide de l’Allemagne. Le plan de relance à 100 milliards d’euros jouxté aux différentes aides ferait du pays l'un des États européens affichant l'un des plus hauts niveaux d'endettement dans les prochaines années.
La dette publique passerait ainsi à 120% en 2021. Quant à la dette privée, elle pourrait "atteindre près de 140% du PIB, un chiffre nettement supérieur à celui observé en Italie (106%) et en Espagne (119%)", détaille Saxo Banque.
En plus d’une vague de faillites dans le secteur tertiaire (restauration, tourisme…), les banques n’arriveraient plus à subvenir aux besoins de l'économie, entraînant un effondrement de la Bourse.
Appelée au secours, l'Allemagne pourrait alors donner son accord afin que la BCE soutienne l'économie française sous conditions : en rachetant par exemple des titres de dette de l'État et des entreprises tricolores, de manière illimitée dans le temps comme dans les montants.
L’excès d’optimisme face à l’arrivée du vaccin pourrait aussi jouer de mauvais tours…
Économie 2021 : une vague de faillites historiques aux États-Unis ?
Les plans de soutien et d'urgence des gouvernements ont-ils été trop nombreux ? Aux États-Unis, ils ont atteint des niveaux historiques en 2020 : jusqu'à 2 200 milliards de dollars au printemps. Joe Biden, le nouveau président élu entend réitérer un plan d’aide équivalent.
"Avec le recul, il s'avère que l'économie a été stimulée à l'excès pendant la pandémie, et la forte reprise post-vaccin met rapidement l'économie en surchauffe", explique Saxo Banque.
Dans le second scénario,"l'inflation accélère et le taux de chômage chute tellement vite que la Fed laisse les taux longs augmenter, entraînant dans la foulée une hausse des taux des titres de dette plus risqués."
Ainsi, en augmentant les taux pour limiter l'inflation des prix et des salaires, la Fed provoquerait" une nette hausse des taux d'emprunt bancaires, résultant sur une vague de faillites historique aux États-Unis. Les répercussions se feraient ressentir dans le monde entier.
Les GAFA pourraient-ils par ailleurs prendre le contrôle sur les États et contribuer à une baisse fiscale ?
Économie 2021 : Amazon pourrait dicter la politique fiscale de Chypre
Dans le 3ᵉ scénario avancé par la banque d’investissement, les géants de la tech américains mettraient à profit leur pouvoir. "On a vu ces dernières années des multinationales devenir plus puissantes que des États", note Christopher Dembik. Selon Saxo Banque, ces entreprises qui ne lésinent pas sur le lobbying peuvent aussi adopter quelquefois des approches "quasi gouvernementales".
En 2021, Amazon pourrait ainsi dicter à Chypre sa politique fiscale, en déménageant son siège social européen dans le pays.
"Le pays accueille à bras ouverts le géant de la vente en ligne et les recettes fiscales qui lui permettront de réduire son ratio dette/PIB de près de 100%", anticipe la banque danoise. Le code fiscal serait alors réécrit pour répliquer celui de l'Irlande, "mais avec un taux d'imposition sur les sociétés et des taxes encore plus faibles, pour le plus grand bonheur des dirigeants et de la population, soumis à la manne financière que cela représente".
Cet événement déboucherait sur un mouvement d'harmonisation fiscale, dicté par l'UE. Des règles communes pourraient alors être adoptées à Chypre et au sein des autres États membres. D’après Christopher Dembik "dans ce scénario, on assisterait plutôt à une harmonisation à la baisse de la fiscalité".