Grèves du personnel navigant chez EasyJet : pour qui êtes-vous ? abacapress
Dans la bataille qui oppose les salariés d'EasyJet, deux camps s'affrontent : d'un côté les pilotes de ligne qui demandent l'application d'une réforme des retraites, de l'autre le personnel de cabine qui la rejette. Le conflit a pris corps à coups de grèves. De quel côté penchera le rapport de force ? Et vous, qu'en pensez-vous ? 

© abacapressDes piquets de grève à l'entrée des locaux d'EasyJet, une première en France. Mardi 12 et mercredi 13 juillet, en pleine période de départs en vacances, les personnels de cabine resteront au sol dans les aéroports d'Orly, de Roissy et de Lyon, répondant à l'appel à la grève lancé par leur syndicat, l'UNAC (Union des navigants de l'aviation civile).

En face, le Syndicat national des pilotes de ligne a déposé un préavis de grève pour le 5 et le 8 août, reconductible. Un appel qui concerne l'ensemble des quelques 7 000 pilotes des différentes compagnies aériennes françaises et leurs filiales, dont 4 000 chez Air France. De quoi pimenter le chassé-croisé de cet été. 

Réforme des retraites : les pilotes pour, les hôtesses et stewards contre

Quelles sont les raisons de cette grève ? Le mouvement des hôtesses et stewards intervient après l'échec des négociations portant sur leur rémunération ainsi qu'une meilleure indemnisation des congés maladies et accidents du travail. La direction a offert 2,6% d'augmentation de salaire, mais cela ne satisfait pas les salariés.

D'autant que, du côté des pilotes, la situation est différente. Par le biais du Syndicat national des pilotes de ligne, ils demandent que le projet de réforme de la Caisse de retraites du personnel navigant (CRPN), partagée entre pilotes et personnel de cabine, soit finalisé d'ici fin juillet et effectif au 1er janvier 2012.

Votée depuis 2008, la réforme qui préconise un allongement de la durée de cotisation et un relèvement des pensions dans le but d'assurer la pérennité de cette caisse autonome, avait provoqué une guerre ouverte entre pilotes et personnels de cabine.

En cause : le coefficient d'augmentation des pensions, plus favorable aux pilotes. En février, le conflit entre navigants et pilotes était déjà monté d'un cran avec des préavis de grève de part et d'autres : les uns pour l'application de la réforme, les autres si le gouvernement cédait aux revendications des pilotes.

Casse-tête sans fin

Un casse tête qui a conduit le ministère du Travail à élaborer un nouveau texte, qui convenait aux pilotes, mais auquel s'est opposé le ministère des Transports pour protéger les personnels de cabine. Un arbitrage a été demandé à Matignon, qui s'est soldé par... la nomination d'un médiateur.  

"Dans le dernier projet, certaines retraites des pilotes progressent encore de 15%", déplore un syndicaliste du personnel navigant. "C'est faux, rétorque un pilote. Nous avons fait des concessions en gommant tout ce qui pouvait choquer dans le texte précédent où, dans certains cas particuliers où les pensions augmentaient de 22%". Désormais, pour ces cas, la hausse est inférieure à 10%, quand la moyenne des progressions pour le personnel navigant sera de 3 à 4%.

Des divergences qui ne semblent pas pouvoir conduire tout de suite à un accord. Et vous, qu'en pensez-vous ? Le personnel de cabine a-t-il raison de faire grève ? Réussiront-ils à créer un vrai rapport de force ? De quel côté êtes-vous ? Planet.fr vous propose de donner votre avis en cliquant sur ce lien.  

© Capture d'écran Easyjet.com