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Bien que les augmentations régulières des cotisations vieillesse paraissent dérisoires, leur impact sur votre budget est loin d'être négligeable. C'est ce que révèle l'édition 2018 de l'Insee, "France, portrait social". Explications.
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Cette hausse insoupçonnable qui impacte votre pouvoir d’achat depuis des années : 17,7 millions de ménages concernés

Difficile de s’en rendre compte. Pourtant, mis bout à bout, ces quelques euros grugés usuellement sur le budget des Français ont des répercussions négatives sur leur pouvoir d’achat. L’édition 2018 "France, portrait social" présentée par l’Insee ce mardi 20 novembre le démontre.

Cet ouvrage, qui s’adresse à tous ceux souhaitant approfondir leurs connaissances sur la société française, propose, entre autres, une analyse approfondie des effets des réformes sociales et fiscales sur le revenu des ménages et les inégalités.

Comme le souligne Capital, on y retrouve le bilan des réformes des prestations et prélèvements mises en œuvre en 2017. On y découvre que la hausse des cotisations vieillesse pour l’ensemble des actifs occupés (salariés du régime général, fonctionnaires et travailleurs indépendants) a eu l’impact le plus négatif sur leur pouvoir d’achat.

Au total, 17,7 millions de ménages seraient touchés.

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Cette hausse insoupçonnable qui impacte votre pouvoir d’achat depuis des années : 60 euros imputés

Cette unique mesure a engendré une "perte moyenne annuelle de revenu disponible de 60 euros par ménage concerné (soit 40 euros de niveau de vie)" !

Pour exemple, l’Insee met en avant un couple sans enfant. S’Il bénéficie de 43 euros supplémentaires grâce "à la réduction d’impôt exceptionnelle de 20 % pour certains foyers, de 4 euros dû à la revalorisation de 3 % des plafonds d’exonération et de taux réduit de CSG sur les revenus de remplacement", il perd aussi 21 euros à cause de la hausse des taux de cotisation vieillesse.

Et il ne semble pas que ce soit la première fois qu’un tel constat soit dressé, comme le stipule Capital.

Entre 2008 et 2016, les salariés du privé en ont fait les frais…

Cette hausse insoupçonnable qui impacte votre pouvoir d’achat depuis des années : une accumulation des pertes

Pendant 8 ans, de 2008 à 2016, l’institut rappelle que le taux de cotisation vieillesse acquitté par les salariés du privé a augmenté de 0,25 point pour la partie de rémunération sous le plafond de la Sécurité sociale et de 0,25 point sur la totalité du salaire (les cotisations dites déplafonnées).

En ce qui concerne les retraites complémentaires, les taux se sont amplifiés de 0,1 à 1 point selon le niveau de rémunération.

Quant aux derniers accroissements, ils sont directement liés à une mesure de la loi du 17 décembre 2014 sur la réforme des retraites qui prévoyait une hausse étalée sur trois ans, en 2015, 2016 et 2017. Les cotisations ont ainsi connu une élévation de 0,05 point, soit un peu moins qu’en 2017.

A cela s’ajoute les cotisations pour le régime complémentaire des salariés du privé, Agirc-Arrco, qui ont, elles aussi, été majorées.

Le budget annuel des ménages a donc été réduit de 130 euros en 2015 et de 100 euros en 2016, selon l’Insee.

Et ces pertes, qui s’accumulent au fil des années, risquent de se confirmer à nouveau avec la fusion Agirc/Arrco prévue en janvier prochain, qui profile une hausse des cotisations.