Reconfinement local : quelles sont les pistes du gouvernement ?IllustrationAFP
L'option est sur la table du gouvernement, même s'il cherche à tout prix à l'éviter. Comment un reconfinement local pourrait-il s'appliquer ? On fait le point.
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De nouvelles restrictions chaque semaine ? La lutte contre le coronavirus Covid-19 s’intensifie en France. Après un déconfinement réussi et un été qui a montré de premiers signes de reprise épidémique, l’automne et l’hiver s’annoncent bien plus compliqués. Alors que plus de 40 000 nouveaux cas ont été enregistrés dans les dernières 24 heures, le Premier ministre Jean Castex n’a pas caché son inquiétude jeudi 22 octobre lors d’une conférence de presse.

D’après lui, "la situation est grave" car "la circulation du virus atteint un niveau extrêmement élevé". Le mois de novembre sera "éprouvant" avec "un nombre de morts" qui devrait "continuer d’augmenter". "Clairement, les semaines qui viennent seront dures, nos services hospitaliers vont être mis à rude épreuve", a ajouté Jean Castex.

Reconfinement local : dernière étape avant d’y passer ?

Le gouvernement mise désormais sur le couvre-feu pour endiguer la circulation du virus, en limitant nos différentes interactions sociales. Dans un premier temps, seules la région Ile-de-France et huit métropoles de régions étaient concernées par cette nouvelle mesure. Cette dernière vient d’être étendue à 38 nouveaux départements à partir du vendredi 23 octobre à minuit. 46 millions de Français sont désormais obligés de rester chez eux entre 21 heures et six heures du matin même si des déplacements sont autorisés sous certaines conditions.

Le couvre-feu semble être l’une des dernières cartes que le gouvernement peut jouer avant d’envisager un reconfinement local. On le sait, ce dernier est sur la table depuis le début du déconfinement et sera appliqué en cas de circulation trop forte du virus et d'une saturation des services hospitaliers. Jean Castex a d’ores et déjà prévenu que si cette nouvelle restriction n’était pas suffisante, "nous devrons envisager des mesures beaucoup plus dures". Comment un reconfinement local pourrait-il s’appliquer ? On fait le point.

Reconfinement local : "Limiter la circulation des individus"

Le gouvernement veut à tout prix éviter de reconfiner, même localement, mais il pourrait ne pas avoir le choix. Le 14 juillet dernier, Emmanuel Macron expliquait que "si une nouvelle vague arrivait, nous devrions isoler le plus localement possible et donc le plus vite possible". Au début du mois de juin, moins d’un mois après le début du déconfinement, le Conseil scientifique avait préparé différents scénarios pour le gouvernement en cas de reprise épidémique. L’un d’eux détaille les mesures qui devront s’appliquer en cas de reconfinement au niveau local. Il s’agit de :

  • "Limiter la circulation des individus résidant dans le territoire identifié"
  • "Renforcer de façon importante les mesures barrière dans ce territoire"
  • "Maintenir une activité à l’exclusion de celle des lieux de convivialité"

En clair, les habitants concernés pourraient avoir un périmètre défini pour se déplacer et les restaurants comme les bars pourraient fermer leurs portes. Comme lors du confinement, les sorties devraient être justifiées avec une attestation de déplacement et les rassemblements pourraient être interdits, même dans les lieux privés. Une chose est sûre, le gouvernement y réfléchit.

Reconfinement local : "On n'aura plus le choix"

Si le gouvernement ne veut pas avoir à sauter le pas, il se prépare de plus en plus à cette éventualité. Cité par Le Parisien, l’entourage d’Emmanuel Macron affirme que "tout sera fait pour casser la courbe de l’évolution du virus". Pourtant, assure-t-il, "avant de parler d’un reconfinement, on a encore des outils, des paliers, comme un élargissement des horaires de couvre-feu".

Si la décision d’un reconfinement doit être prise dans les prochaines semaines, Emmanuel Macron "la prendra au tout dernier moment, une fois qu’il aura pesé jusqu’au bout tous les arguments", ajoute un de ses proches. Un reconfinement local "n’est pas la volonté de l’exécutif, mais on travaille sur des scénarios de ce type", ajoute un conseiller gouvernemental auprès du Parisien, avant de conclure : "A un moment donné, si les chiffres ne s’infléchissent pas, on n’aura plus le choix".