Jeunes femmes sexy, treillis et fusils : les nouvelles égéries de la chasseIllustrationIstock
Jeux concours, placements de produits... Les comptes d'influenceuses de la chasse fleurissent sur les réseaux sociaux. Derrière ces clichés controversés par les uns, appréciés par les autres, se cache en réalité une véritable stratégie politique. L'objectif ? Redorer le blason de l'activité, largement décriée.
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Personnalités politiques, militants écologistes, défenseurs des animaux... Tout le monde prend part aux débats animés par la chasse en France. En pleine ouverture de la saison, l'activité est plus que jamais au coeur des polémiques. Il y a quelques jours, la vidéo d'un cerf traqué par des chasseurs dans Compiègne lors du premier week-end de chasse à courre a fait le tour des réseaux sociaux. Ces images ont provoqué la révolte et la colère de nombreux anti-chasse. D'après Le Midi Libre, l'animal a été protégé par les habitants ainsi que par l'association AVA, fervente militante contre la chasse à courre. Finalement, le cerf est parvenu à rejoindre la forêt. 

Ce type d'évènement marquant joue en défaveur des chasseurs, dont la réputation ne cesse d'être ternie ces derniers temps. Balles perdues, affaire Élisa Pilarski, imbroglio autour des espèces protégées... La chasse demeure pourtant le troisième plus grand loisir des Français, réunissant plus d'un million d'adeptes. Comment les chasseurs tentent-ils de redorer leur blason en ces temps difficiles ?

Chasse :  ces influenceuses qui en font un véritable business

De nombreux comptes dédiés à la chasse fleurissent sur les réseaux sociaux. Étonnamment, certains d'entre eux ressemblent comme deux gouttes d'eau aux profils des plus grandes influenceuses beauté, mode, cuisine et lifestyle que l'on connaît. Serait-ce une manière pour les chasseurs de se refaire une réputation ?

Les femmes concernées sont jeunes, modernes, et ont un sens certain de l'entreprenariat. En effet, c'est un véritable business qui est développé sur ces comptes Instagram ! 

En quoi ces comptes Instagram aident-ils à redorer l'image de la chasse ?

Chasse : comment ces femmes redorent-elles le blason de l'activité ?

Les chasseresses posent avec leur proie, promeuvent certaines marques de fusils, organisent des jeux concours pour faire gagner des accessoires de chasse... Johanna Clermont est l'une des influenceuses de chasse les plus connues du milieu. Elle cumule près de 130 000 abonnés sur son compte et plusieurs milliers de mentions j'aime par publication. 

Sur cette publication, Johanna Clermont organise un jeu concours pour faire gagner à ses abonnés une paire de bottes, idéale pour les parties de chasse. Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), encourage ce genre de pratiques.

D'après Vanity Fair, cet homme politique aurait décrété : "Elle incarne la chasse en jouant de sa féminité. Si elle arrive à convaincre ne serait-ce qu’une seule personne, je la soutiens". Récemment, la fédération a également publié des webséries sur ses réseaux sociaux, illustrant des passionnés de chasse qui sortent de ce que l'on imagine généralement.

La Fédération nationale des chasseurs joue beaucoup sur cette féminisation de la chasse, comme un argument marketing rendant l'activité plus socialement acceptable car pratiquée par des femmes. 

Chasse : la réponse des adeptes aux critiques

Alors que la chasse est au coeur des polémiques, FranceInfo a donné la possibilité aux passionnés de répondre aux critiques qui leur sont faites. Willy Schraen maintient que pratiquer la chasse n'a rien de cruel et ne signifie pas que l'on déteste les animaux. "Les gens qui chassent sont des gens qui aiment profondément les espèces, mais qui à un moment disent 'il y a une hiérarchie et il y a une façon de vivre cette nature'. (...) C'est fondamentalement ce que nous sommes, des êtres humains", affirme-t-il.

Régis Hargues, membre de la Fédération de chasse des Landes, dénonce une insulte à la ruralité dans son ensemble. " Il n'y a pas que les chasseurs, j'inclus directement les agriculteurs, les éleveurs. Il y a plein de choses ces temps-ci qui sont considérées comme une attaque envers la ruralité, envers un mode de vie, envers des territoires", explique-t-il.