Faut-il cacher vos économies ?IllustrationIstock
10 ans après la dernière crise financière, les experts craignent même une nouvelle catastrophe… Ce qui pourrait mettre vos finances en danger.
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Faut-il cacher vos économies : une nouvelle crise économique susceptible de ravager l’Europe ?

Jean-Claude Trichet, ancien président de la Banque Centrale Européenne (BCE) est catégorique : la situation financière actuelle est catastrophique. Elle est au moins "aussi dangereuse" qu’en 2008, quand la banque américaine Lehman Brothers s’est effondrée, il y a 10 ans, rapporte Challenges.

D’après le haut-fonctionnaire "la croissance de l’endettement – en particulier privé – des pays avancés a ralenti, mais ce ralentissement est compensé par une accélération de l’endettement des émergents". "C’est ce qui rend aujourd’hui l’ensemble du système financier mondial est au moins aussi vulnérable sinon plus qu’en 2008", poursuit-il.

"Entre la croissance de l’endettement, la hausse des taux d’intérêts, la fuite de certains capitaux vers les États-Unis… Il existe en effet de nombreux facteurs d’inquiétude", confirme Philippe Crevel, macro-économiste et directeur du Cercle de L'Épargne. À ses yeux, "une forte baisse de la croissance des pays émergents constituerait évidemment un danger". "Il nous faut être vigilants mais aussi rester humbles : ce qui prédisent des crises auront nécessairement raison, un jour. Il n’empêche qu’en pratique, nous ne savons pas quand aura lieu la prochaine, ni ce qui la provoquera", tempère l’économiste.

Faut-il cacher vos économies : que faire en cas de crise ?

En cas de crise économique et financière, la question de l’épargne finira nécessairement par se poser. Comment protéger ses économies ? Faut-il solder son compte bancaire et cacher tout son liquide ? Comme n’importe quelle entreprise, une banque ou une compagnie d’assurance peut faire faillite, rappelle Le Figaro. Dans ce genre de situation, la banque est généralement revendue ou liquidée, pour permettre l’indemnisation partielle de ses clients.

Pourtant, assure Philippe Crevel, cacher ses billets sous son matelas est une très mauvaise idée. "En cas de crise, la dévaluation probable de l’euro impliquerait de toute façon une perte de valeur. Un billet ne vaudrait plus que le prix qu’il a couté à réaliser. Au quotidien, l’idée n’est pas meilleure : vous risquez simplement de rendre service à un cambrioleur de passage", estime-t-il.

"Malheureusement, il n’existe pas de solution miracle. En général, le plus sûr revient à diversifier ses comptes : si vous le pouvez, essayez d’avoir des comptes un peu partout dans le monde. Vous pouvez aussi opter pour des placements. Cela permet de ne pas garder tous ses œufs dans le même panier", poursuit l’économiste. "Attention toutefois à ne pas se jeter trop en amont sur des placements comme l’or. Ils sont susceptibles de perdre beaucoup de valeur et de ne pas la regagner avant des décennies."

Faut-il cacher vos économies : les pires scénarios de crise en France

"Plusieurs crises pourraient frapper la France. Selon la nature de celle que nous essuieront, ses impacts ne seront pas les mêmes. Si la crise vient de l’orient ou de la Chine, qui ne présente pas pour l’instant de signes d’un ralentissement de sa croissance, la situation serait potentiellement moins inquiétante que celle de 2008", juge le directeur du Cercle de L'Épargne.

Compte tenu de la forte dépendance de l’économie européenne à l’économie américaine, une crise en provenance des États-Unis pourrait avoir de graves impacts. "Une crise de cet ordre serait en de nombreux point comparable à celle de 2008. Quand bien même nos bases sont plus solides aujourd’hui, on assisterait à une chute des bourses européennes et, d’une façon générale, à un ralentissement de la croissance", explique l’économiste.

Pour Philippe Crevel, l’un des pires scénarios envisageables implique l’Italie. "Si l’Italie fait défaut, la crise serait si profonde qu’il est difficile de savoir ce qui pourrait arriver. Il y a de quoi penser qu’elle serait particulièrement violente, probablement plus que celle que nous avons essuyé il y a 10 ans. Ce type de crise pourrait nous faire passer dans un autre monde, d’autant plus que notre marge de manœuvre est très faible aujourd’hui."