Communication, adaptabilité, vision d’ensemble ... Le thème astral de François Bayrou nous donne les prévisions des astres pour son début de mandat de Premier ministre. Stanislas Delorme, consultant intuitif,...
Certains en sont convaincus : à chaque siècle, l'humanité fait face à une pandémie meurtrière, destinée à "nettoyer" la planète. La théorie, rappelle Le Monde, est très partagée sur les réseaux sociaux : ces "férus" d'histoires ne manquent jamais de rappeler la peste marseillaise de 1720, rappellent qu'un siècle plus tard plusieurs épidémies frappaient le monde… En 1920, soulignent-ils, la France - et tout ou partie des pays d'Europe ainsi que des Amériques - faisaient face à la grippe espagnole.
Si l'étude des précédentes pandémies n'est évidemment pas sans intérêt dans la lutte contre la CoVid-19, il faut savoir raison garder : ces comparaisons, rappelle le quotidien du soir, ne sont souvent pas pertinentes. La peste marseillaise de 1720 n'avait rien d'aussi impressionnant que ce que peuvent suggérer les fervents défenseurs de la théorie. Se focaliser sur 1820 est idiot, puisque cela revient à ignorer des années de maladie et à n'isoler qu'un seul instant de la pandémie. Enfin, 1920 est une date purement mensongère : la grippe espagnole a tué entre 1915 et 1919. Elle avait pris fin en 1920…
Est-ce à dire qu'il ne faut pas prêter attention à l'évolution de la grippe espagnole ? Pas nécessairement.
Que peut-on retenir de la grippe espagnole ?
Force est de constater, d'ailleurs, que la pandémie de coronavirus a relancé l'intérêt des uns et des autres pour la grippe espagnole, ainsi que le rappelait déjà France 24 en août dernier. "Si la maladie, qui a connu plusieurs vagues, était très différente du CoVid-19, l'épisode peut nous éclairer sur la situation actuelle", écrivent nos confrères, sur leur site internet.
Comment s'est terminée la grippe espagnole ?
En tout et pour tout, la grippe espagnole - qui, pour de nombreux chercheurs, débute aux alentours de 1918 - a infecté environ 500 millions d'individus, rappelle Business Insider. A l'époque, souligne le pure-player, cela représentait un bon tiers de la population mondiale.
A l'inverse de la situation actuelle, les autorités n'avaient pas de plan sanitaire décent. La Première Guerre mondiale touchant à sa fin, les protocoles épidémiologiques n'étaient visiblement pas la priorité et le bilan a été très lourd. Certains chercheurs, rappelle le magazine Sciences et Avenir, parlent de plus de 50 millions de victimes.
"Ce qui est en tout cas intéressant par rapport à la pandémie que l'on vit aujourd'hui, c'est que les mêmes débats enragés ont éclaté à l'époque : sur la viabilité des traitements, l'efficacité des mesures sociales et sanitaires... ", note Laura Spinney, journaliste scientifique, autrice de La Grande Tueuse, comment la grippe espagnole a changé le monde, publié aux éditions Albin Michel, interrogé par le magazine. Elle poursuit : "Certes, nous sommes beaucoup plus fort sur le plan de la surveillance des maladies. D'ailleurs, ce coronavirus, nous l'avons vu venir. Mais cela a-t-il bien servi à quelque chose ?"
Selon elle, c'est bel est bien l'immunité qui a permi, à terme, de tuer le virus. "L'immunité collective s'est faite au prix de la vie de certaines personne. Il y a ceux qui sont morts et ceux qui ont survécu. C'est malheureusement cette sélection naturelle qui a permis au virus de devenir moins virulent", rappelle-t-elle.
Le coronavirus finira-t-il par devenir bénin ?
Pour l'autrice, il faut aussi rappeler qu'un virus comme celui de la grippe espagnole a tout les raisons du monde à se faire moins meurtrier. "N'oublions pas que c'est dans l'intérêt d'un virus comme celui de la grippe de devenir bénin : de cette façon, il peut continuer à se transmettre d'hôte en hôte et donc à exister", indique-t-elle.
La grippe espagnole, cependant, n'est pas la première pandémie à frapper la planète et l'espèce humaine. D'autres grandes épidémies ont aussi poussé l'Humain à s'adapter : ce fut le cas de la peste bubonique, par exemple, de la variole, du choléra… ou plus récemment du sida, du SRAS et de divers forme de grippe.