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L'UFC-Que Choisir a déposé plainte contre les opérateurs Orange et SFR. En cause ? La politique commerciale mensongère des deux opérateurs à propos du décalage entre promesses et réalité concernant le réseau 4G, qui peine grandement à atteindre les résultats escomptés. 

© IstockOpérateurs pour l’échaffaud. L’UFC-Que Choisir a dernièrement annoncé avoir déposé plainte à l’encontre d’Orange France et de SFR. L’association de consommateurs dénonce les "pratiques commerciales trompeuses" menées par les deux géants de la télécommunication concernant le nouveau réseau 4G, dont les performances concrètes peineraient grandement à s’aligner aux promesses dont il a fait l’objet.

Quand la théorie se heurte à la pratique

C’est une véritable fatwa que prononce l’UFC-Que Choisir. Pour ce faire, l’organisme a dressé une carte récapitulant la couveture 4G sur l’ensemble de la capitale, présentée comme le Cheval de Troie publicitaire des opérateurs pour promouvoir leur nouvelle technologie. Basée sur quelques 60 000 mesures, le plan cartographie des statistiques rigoureuses dévoilant un verdict sans appel : la 4G ne remplit pas ses objectifs. Ainsi, avec un faible 75% de couverture – sur les 100% annoncés –, SFR se fait le cancre de l’hyperconnectivité, de peu devancé par Orange, dont les résultats affichent un 79,3% de couverture non moins mensonger. La société Bouygues, quant à elle, s’en sort presque avec les honneurs en affichant 99,4% de couverture. Le planisphère laisse par ailleurs clairement entrevoir de nombreuses zones dénuées de réseau, la plus critique se situant au sud-ouest de Paris.

Non content de cette découverte, l’organisme s’élève également contre ce qu’il nomme la "nouvelle fracture numérique". Promettant à ses consommateurs à travers toute la France une connexion optimale pouvant atteindre les 150 Mbit/seconde, les opérateurs sembleraient techniquement incapables d’assurer pareille prestation. En cause ? Les antennes radio. En effet, afin d’obtenir le débit de connexion maximal en question, une antenne de 2600 Mhz est nécessaire. Seul hic, celles-ci ne sont utilisables qu’en métropole seulement. Ainsi, tout le territoire rural, cantonné aux antennes 800 Mhz, se retrouve dépourvu de toute possibilité d’obtenir une connexion à la hauteur des prommesses qui leur ont été faites. Un coup dur pour les consommateurs, qui déboursent pourtant le prix d'un abonnement plein pot. 

Une croisade contre la désinformation  

Dernier étendoir de l’association : l’amalgame volontaire fait par les opérateurs entre les différents réseaux qui, annoncés comme offrant la même qualité de service "très haut débit", n’est en réalité en rien similaire à la 4G en terme de vitesse de connexion. Ainsi, Dual Carrier ou encore H+, les réseaux internet les plus communs et utilisés comme alternatives pour les zones non-couvertes par la 4G, ne permettent en rien un accès à la Toile aussi rapide que leur cadet. Une erreur scandaleuse selon l’UFC-Que Choisir, qui taxe les deux opérateurs de publicité mensongère. Reste à espérer que les plaintes conséquemment déposées pousseront les deux opérateurs négligents, au mieux, à améliorer leurs performances ou, au moins, à revoir leur politique commerciale.