Punaises, moustiques, frelons… Pourquoi sont-ils encore là cet automne ?

Publié par Pierre-Louis Michel
le 24/10/2023
a closeup shot of a japanese giant hornet on a small bushkiller vine flower flying from the side view
Istock
Ils font l'actualité depuis la fin de l'été et continuent de l'envahir. Les insectes, visiblement perturbés face au changement climatique, prolongent leur longévité et leur nuisance en ce mois d'octobre. Voici pourquoi ils sont toujours présents en ce moment.

Une durabilité record. Frelons asiatiques, moustiques tigres, punaises vertes... Tandis que l'automne a commencé depuis plusieurs semaines en France, certaines espèces d'insectes, vraisemblablement dérangées par le changement climatique, continue de prospérer et par conséquent de perturber notre quotidien.  

Si leur période d'activité s'étend habituellement de mai à septembre, beaucoup d'insectes sont en contrat prolongé jusqu'à fin octobre et même jusqu'à la fin du mois de novembre prochain pour certains. "Très clairement l’impact climatique a une influence sur la persistance des colonies", constate pour 20 Minutes, David Giron, directeur de recherche au CNRS et directeur de l’Institut de Recherche sur la Biologie de l’Insecte (IRBI).

Une disparition programmée pour bientôt ? 

Selon Météo France, le mois de septembre a été le plus chaud jamais mesuré en France, entre 3,5 et 3,6 °C au-dessus des normales de la période 1991-2020. Cette chaleur exceptionnelle pour la saison s'est poursuivie sur les 10 premiers jours d'octobre, avec la barre des 30 degrés franchie régulièrement.

Si le réchauffement de la planète se poursuit, faut-il s'attendre à plus d'insectes toute l'année ? "Imaginons, l'hiver disparaît, on a vraiment des températures clémentes toute l'année. Ça peut avoir deux effets.. des espèces qu'on ne voit que l’été, on les aurait tout au long de l'année. Ça pourrait être le cas de certaines espèces de moustiques par exemple", indique M. Giron.

Vous avez aimé cet article ?

Outre cette conséquence qu'est le réchauffement climatique, d'autres causes proviennent de cette prolifération. Découvrez-les dans notre diaporama ci-dessous. 

Une adaptation d'année en année

1/5
aedes albopictus (stegomyia albopicta), from the mosquito (culicidae) family, also known as the (asian) tiger mosquito vector of yellow fever virus, dengue fever, chikungunya fever, zika virus
Istock
Illustration

Peu adapté au climat métropolitain, le moustique a peu à peu envahi le pays à la faveur du réchauffement climatique. Tout son cycle de vie est désormais adapté aux températures françaises. Car normalement, ces moustiques passent l’hiver sous forme d’œufs.

La chaleur des punaises

2/5
closeup on an adult of the the green shieldbug, palomena prasina , in the garden
Istock
Illustration

Le cas des punaises vertes, qui envahit les jardins et les maisons depuis quelques semaines, est différent. Ce comportement s’observe normalement en hiver, quand les punaises cherchent de la chaleur. Rien à voir, donc, avec ce début d’automne très doux. Les chercheurs supposent que la population aurait pu augmenter grandement à la faveur de l’été, rendant son invasion plus précoce.

Alerte pour le moustique tigre ?

3/5
close-up view of an asian tiger mosquito standing on leaf
Istock
Illustration

Au 17 octobre dernier, la quasi-totalité du département des Alpes-Maritimes était au niveau rouge, celui où le moustique tigre est implanté et actif, selon le site Vigilance moustiques.

Les frelons asiatiques

4/5

C'est également le cas des frelons asiatiques. "Très clairement l'impact climatique a une influence sur la persistance des colonies. Cet automne, vu qu'il fait plus chaud, le frelon asiatique continue à se développer comme si c'était la saison (estivale). Donc ça fait plus d'individus et de population sur le terrain",

Les papillons toujours plus nombreux

5/5
natural background in warm colors with blooming rosemary in the forest at dawn, morning rays and highlights, an orange butterfly on a rosemary flower
Istock
Illustration

Autre exemple, chez certains papillons "il y a une diapause obligatoire et donc, s'il n'y a pas de conditions hivernales, il n'y a pas les conditions réunies pour qu'il y ait cette phase nécessaire d'hibernation pour ensuite faire une génération au printemps. Donc là, pour ces insectes ça pourrait être catastrophique".

Vous avez aimé cet article ?

Google News