Michelin, Auchan, Airbus... des milliers d'emplois menacés
Ils sont appelés “plan de croissance”, de relance ou, plus officiellement “plan de sauvegarde de l’emploi”. Des programmes de réorganisation qui s’accompagnent de réduction d’emplois font l’objet d’annonces depuis le début de l’automne, avec une sérieuse accélération en ce début novembre. En effet, mardi 5 novembre, deux fleurons de l’économie française ont ainsi rendu publics des projets de suppressions de postes qui vont affecter des milliers de salariés.
Des fermetures d’usines et de supermarché
Cela ne signifie pas forcément que des personnes seront licenciées, mais peut se traduire par le non-remplacement de salariés qui partent à la retraite, démissionnent, signent des ruptures conventionnelles ou bien terminent une mission en CDD. Toutefois, des fermetures d'usines ou d’hypermarchés qui ont fait l’objet d’annonces récemment (voir diaporama ci-dessous) risquent d’induire, au moins en partie, des licenciements.
Réactions au gouvernement
Reste que la situation inquiète le gouvernement. Antoine Armand, le ministre de l’Economie et des Finances, en marge d’un déplacement dans le Nord, a en effet jugé “éminemment préoccupantes” ces menaces sur l’emploi, a rapporté l’AFP.
"J'ai le souci de savoir ce qu'on a fait dans ces groupes de l'argent public qu'on leur a donné", a déclaré pour sa part le Premier ministre Michel Barnier devant l'Assemblée nationale, mardi 5 novembre.
Quelques semaines plus tôt, le gouvernement a lui-même présenté un projet de budget qui prévoit des milliers de postes en moins dans la Fonction publique.
Auchan : 2165 postes
Le groupe appartenant à la famille Mulliez a annoncé le 5 novembre, dans le cadre d’un “plan de retour à la croissance” la suppression de 784 postes dans les sièges nationaux et internationaux ainsi que la fermeture de “3 hypermarchés (Clermont-Ferrand Nord, Woippy, Bar-le-duc), 1 supermarché à Aurillac et 6 magasins d’ultra proximité” soit 466 postes concernés. A cela s’ajoutent 915 postes menacés dans le reste de ses magasins, notamment des emplois de conseillers de vente, ou de responsables sécurité.
Michelin : 1254 salariés
Le fabricant de pneu a annoncé le 5 novembre son intention de fermer des usines à Cholet et à Vannes. Au total,1.254 salariés sont concernés. Des programmes d’accompagnement, notamment des pré-retraites, sont prévus.
Education nationale : 4000 postes
Le projet de Budget pour 2025 prévoit la suppression de 4000 postes dans l’enseignement. Les autres ministères sont également concernés avec plus de 2000 emplois dans le viseur.
France Travail : 500 postes
Quelque 500 postes à temps partiels seront supprimés au sein de France Travail (ex Pôle Emploi), opérateur de l’Etat sous la tutelle du ministère du Travail.
General Electric : 360 postes
Des sites industriels à Nantes et Montoir-de-Bretagne, en Loire-Atlantique, sont concernés.
Airbus Defence & Space
Une branche du groupe européen d’aéronautique prévoit 2500 suppressions de postes d’ici 2025. Il n’est pas précisé, dans le communiqué émis depuis le siège munichois, combien d’entre eux situés en France (notamment à Toulouse), seront concernés.
Bayer : 400 postes
Dans le Rhône, 400 emplois seraient menacés dans le cadre d’un plan organisé par le groupe Bayer. Il n’est pas le seul. France Chimie, qui défend les intérêts de groupes du secteur, estime qu’au total, 15 000 emplois seraient menacés dans ces entreprises en France.