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Mardi soir, lors du Grand débat, deux candidats à l'élection présidentielle ont évoqué leur souhait de voir Lafarge sanctionné. Le point sur cette entreprise de ciment au cœur de plusieurs polémiques.

"Je trouve étrange que personne n’ait évoqué le cas de Lafarge, compagnie mondiale de ciment, qui a avoué avoir payé Daesh pour pouvoir continuer à produire son foutu ciment. (…) Une décision exemplaire doit être prise contre ceux qui complotent avec l’ennemi". Mardi soir, pendant le Grand débat sur BFMTV, Jean-Luc Mélenchon a mentionné le groupe franco-suisse LafargeHolcim, tout comme François Fillon un peu après, s'exprimant en faveur de sanctions.

Cette entreprise spécialisée dans les matériaux de construction est en effet accusée d’avoir conclu un arrangement financier avec l’Etat islamique (EI) en Syrie pour continuer à faire fonctionner son usine sur place entre 2013 et 2014 en dépit de la guerre civile. Selon Le Monde qui avait révélé l'information en juin 2016, cet accord permettait la libre circulation des employés et des matériaux grâce au paiement de taxes de passage, jusqu’à ce que l’EI s’empare de l’usine en septembre 2014. En janvier dernier, le ministère de l’Economie a porté plainte contre le groupe notamment pour violation des sanctions européennes interdisant l'achat de matières premières, dont le pétrole, sur place.

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Lafarge a déclaré être prêt à bâtir le mur à la frontière mexicaine

Ce n’est pas la seule fois que Lafarge a été l’objet d'une polémique. En mars dernier, un appel d’offre avait été lancé aux Etats-Unis pour la construction du potentiel mur contre les clandestins à la frontière avec le Mexique, un projet très controversé du président américain, Donald Trump. Alors que plusieurs entreprises de travaux publics ont annoncé qu’elles n'y participeraient pas, Lafarge a déclaré être prêt à fournir le ciment afin de bâtir le mur, comme l'a rapporté Le Journal du Dimanche. Quelques semaines plus tard, la société de ciment se serait finalement rétractée.

Cette nouvelle polémique a contribué à la détérioration de l’image de la compagnie. Peu de temps après ces révélations, la Mairie de Paris a annoncé rompre son contrat avec Lafarge, qui fournissait la capitale en sable pour l’opération estivale annuelle Paris-Plages depuis des années. L’enquête sur le financement indirect d'activités terroristes est toujours en cours.

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