Coronavirus : au fait, c'est quoi l'effet plateau ?Istock
En Italie, le pic de l'épidémie semble passé. Dorénavant, le pays fait face à un plateau, comme cela a pu être le cas régionalement en France. Mais de quoi s'agit-il au juste ?
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Le pic est passé, et pourtant les décès continuent. En effet, les autorités Italiennes recensaient 636 morts de plus le lundi 6 avril 2020, rapporte RTL. Une situation qui pourrait en surprendre certains, mais qui n'a, en vérité, rien de très étonnant. Et pour cause !

Dorénavant, le pays fait face à ce que les experts appellent un plateau. Une situation à laquelle devrait aussi être confrontée la France, comme l'avait déjà expliqué Stéphane Gayet dans nos colonnes. Ce médecin des hôpitaux, qui exerce dans le Grand-Est évoquait alors l'évolution probable de l'épidémie.

Mais, de quoi s'agit-il au juste ? Que désigne ce terme "pas toujours bien facile à comprendre" de l'aveu même de la radio, qui "revient dans la bouche de nombreux spécialistes" ? En pratique, il vise à définir la façon dont une pathologie se propage dans une population donnée. Le pic constitue donc le cas de contaminations au quotidien le plus élevé et un plateau n'exclut pas, bien au contraire, la progression de l'épidémie dans la population.

"Ne perdons pas de vue, par ailleurs, que le 'pic' dont il est tant question correspond au moment où le nombre de cas recensés au quotidien n'augmente plus. Il peut tout à fait se transformer en plateau si ce dernier ne diminue pas immédiatement", précisait d'ailleurs Stéphane Gayet pour Planet.

L'effet plateau, une progression stable et non une stagnation

Concrètement, il s'agit moins d'une stagnation du nombre de cas ou du nombre de morts, mais bien d'une stagnation de leurs progression respective. C'est précisément ce qui se passe en Italie où les décès recensés se stabilisent.

En France aussi, les autorités régionales évoquaient récemment un plateau plutôt qu'un pic. Mais, il ne présageait "ni d'une augmentation, ni d'une diminution des cas", a détaillé le Dr Daniel Habold, directeur de la santé publique à l'Agence Régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine.

Faut-il craindre le plateau, ou au contraire s'en réjouir ?

Si le plateau ne signifie donc pas la fin de l'épidémie – et que des victimes de coronavirus continuent de se faire connaître parfois par centaines – il reste néanmoins une bonne nouvelle, juge RTL. "Cela veut dire que le nombre de nouveau cas stagne et donc que la pression, bien qu'élevée, sur les hôpitaux est constante", écrivent en effet nos confrères.

Ce sont bel et bien les mesure de distanciation sociale qui permettent l'émergence du plateau : parce que tout un chacun s'expose moins, le virus progresse moins vite qu'il le ne devrait en cas de fonctionnement "standard" de la société.

Le coronavirus survivra-t-il au confinement ?

Le confinement est donc un outil particulièrement utile pour faciliter la tâche des personnels médicaux et paramédicaux mais il ne permet cependant pas de tuer le virus à proprement parler, alerte Le Monde. En pratique, de nombreux épidémiologistes craignent d'ailleurs une seconde vague.

C'est que, pour réduire le risque d'une épidémie, il faut que le pays acquière ce que l'on appelle une "immunité de groupe". Tant que 60% à 70% de la population n'est pas protégée contre la maladie, cela ne sera pas possible.