Une récente étude de l'Agirc-Arrco alerte sur certains aspects financiers du projet porté par le gouvernement. Certaines cotisations supprimées pourraient impacter le niveau de vie d'un pan des retraités… Et coûter très cher à l'Etat.

"Un nouveau cadeau aux plus riches digne de l'Ancien régime", affirmait Maxime Cochard, militant communiste, au sujet des modifications du modèle de calcul des cotisations dans le nouveau système de retraites rappelle Libération. Reprenant les propos de l'économiste Thomas Piketty, il accusait l'exécutif de favoriser les cadres touchant plus de 10 000 euros mensuels, puisque ces derniers devraient être amenés à cotiser moins qu'aujourd'hui, passé la réforme. Mécaniquement, ils bénéficieraient donc de revenus plus forts… Mais aussi d'une plus petite retraite. Un coup de gueule qui remonte aux débuts de la contestation contre le projet d'Emmanuel Macron.

Depuis, l'Agirc-Arrco a publié une étude sur la question et pointé du doigt un autre problème, rapporte Capital. La suppression des cotisations payées par les hauts-salaires risque de coûter très cher au nouveau système de retraite. En tout et pour tout, le manque à gagner pourrait représenter jusqu'à 4,2 milliards par an en moyenne, sur la période 2025-2040. 

Actuellement, seuls les Françaises et les Français percevant 27 000 euros mensuels ne paient pas de cotisations vieillesses. Rabaisser cette exception à celles et ceux dont les émoluments excèdent trois fois le plafond annuel de la Sécurité sociale (120 000 euros) implique de supprimer les cotisations payées par 300 000 personnes en France.L'Agirc-Arrco envisage d'ailleurs certains scénarios où le manque à gagner perdure passé 2040.

Réforme des retraites : est-il possible de réduire le déficit ?

D'après Capital, la création d'une nouvelle "cotisation de ‘solidarité' non constitutive de droits" pourrait permettre de réduire la perte à 3,7 milliards d'euros annuels. Cependant, la cotisation devrait concerner les Françaises et les Français dont le revenu est compris entre trois et huit fois le plafond de la Sécurité sociale et être fixée à 2,81%. 

Le journal alerte également sur le fait que cette mesure, dont le budget représente tout de même 1% du total des retraites Françaises, est susceptible d'aggraver le déficit et de grever le coût de la réforme des retraites.