D'ici 2100, la température moyenne dans le nord de la France sera comparable à celle de la région de Montpellier actuellement. La faute au réchauffement climatique.
"Il faut que les socialistes acceptent l'idée d'aller jusqu'au bout de leur refondation", affirmait récemment Olivier Faure, premier secrétaire du parti, qui en a pris la tête après le retrait de Jean-Christophe Cambadélis. Elu en Seine-et-Marne depuis juin 2012, le député a donc récupéré les rênes de l'une des plus importantes formations politiques de l'histoire de la Vème République… Après le naufrage François Hollande. Pour rappel, le chef de l'Etat n'avait pu se représenter et le candidat investi par le PS - Benoît Hamon - n'avait pas dépassé les 7%.
Des années après, le Parti Socialiste peine toujours à s'imposer sur le devant de la scène, à imprimer sur le plan électoral au moins. C'est pourquoi Olivier Faure a décidé de revoir de fond en comble la structure même de sa famille de pensée. Il a donc, explique Le Figaro, donné rendez-vous à 300 cadres du parti afin d'organiser une conférence en ligne, visant elle-même à formuler une réponse au projet de loi confortant les principes républicains de l'exécutif. Une première, annoncent ses proches. "Il y aura de grandes conférences mais on veut des réunions par centaines, décentralisées, territorialisées, ouvertes. Nos idées seront soumises à toute la gauche sociale, environnementale, politique, soumises aux Français aussi, pour créer de l'émulation", détaille en effet l'un d'eux.
Parti socialiste : le changement, c'est (encore) maintenant ?
Olivier Faure ne s'arrête pas là. Il veut pouvoir, s'il le faut, créer une nouvelle structure politique. Il veut, "sans tabou, poser toutes les questions, dont celle du nom". Une façon pour le PS de se remettre en cause jusque dans ce qu'il a de plus intime ? C'est l'une des questions posées par France Culture.
Pour le politologue Raul Magni-Berton, enseignant-chercheur en sciences politiques à l'IEP de Grenoble, il faut plutôt s'attendre à un "changement de façade". "Il est rare qu'un parti aussi établi, divisé par un certain nombre de courants, puisse changer autrement que de façon cosmétique. Certes, le PS changera peut-être de nom, mais et ensuite ?", interroge en effet le spécialiste, qui poursuit : "Une révolution totale en interne n'est pas exclue, mais cela prendra du temps. Le PS sera encore le PS en 2022, par exemple".
Le Parti socialiste prendrait-il un risque s'il changeait trop ?
"N'oublions pas que le Parti socialiste bénéficie aujourd'hui de l'appui d'une infrastructure que n'ont pas ses concurrents. Certes, il perd lors d'élections régionales ou locales, mais cela représente un avantage réel à l'approche d'un scrutin national comme la présidentielle. Tout renouveler serait donc prendre le risque de perdre cet atout", souligne Raul Magni-Berton, pour qui la gauche de gouvernement devra mécaniquement trouver le bon équilibre. "Le PS a d'ores et déjà perdu toute son aile droite au profit d'Emmanuel Macron. Il n'a pas d'autre choix que de remettre à plat son positionnement politique", commente-t-il encore.
La faiblesse du PS, estime-t-il, vient notamment de la réduction de son espace politique. "A gauche, la situation est très complexe. Il y a beaucoup de lignes et autant de partis qui concurrencent les socialistes. En parallèle, l'extrême droite a gagné du terrain. Cela n'est pas très surprenant : on le constate régulièrement, quand la gauche arrive au pouvoir et ne tient pas ses promesses en matière de redistribution, notamment", rappelle-t-il.
"Recourir à une alliance avec les verts, par exemple, constitue une stratégie de moyen terme, tout au plus. Elle peut être viable jusqu'à la prochaine présidentielle. La vraie question, alors, sera de savoir qui dirigera la coalition… En l'état actuel des choses, il semblerait assez probable que ce ne soit pas le Parti socialiste", précise encore l'enseignant-chercheur.
Le parti socialiste est-il encore… socialiste ?
Le politologue va plus loin : le Parti socialiste n'a, selon lui, de socialiste que le nom. "Le socialisme, en tant qu'idéologie, n'est représenté par aucun parti politique en France. Il faut bien comprendre qu'il s'agit initialement d'un mouvement visant à conjuguer internationalisme et redistribution. Or, en pratique, ces deux concepts sont difficiles à mettre en oeuvre conjointement", estime le chercheur.
"Partout en Europe, le socialisme - en tant que force politique - recule, notamment parce qu'il a manqué d'idée sur la meilleure façon de concilier ces deux piliers contradictoires. Certains partis, comme en France, se sont surtout tournés vers l'internationalisme - la mondialisation, donc. Au détriment du volet redistributif", analyse Raul Magni-Berton qui y voit là la principale raison de l'évolution électorale du parti socialiste. Laquelle semble laisser plus de place à celles et ceux qui voudraient l'attaquer sur le flanc gauche...