Nouveau gouvernement : les personnalités susceptibles de devenir Premier ministre
Le suspens dure depuis l’annonce de la dissolution. Il s’intensifie avec l’annonce de la démission remise ce lundi matin par Gabriel Attal au chef de l’Etat, comme le veulent les usages. Pour l’heure, ce dernier reste aux manettes, du moins par intérim, tant que la nouvelle équipe exécutive ne sera pas nommée. Et en premier lieu celui ou celle qui les dirigera.
Dans quel camp le Premier ministre sera-t-il choisi ?
Cette personne doit être officiellement désignée par le président de la République. Or le Premier ministre, dans notre régime politique, appartient traditionnellement au mouvement majoritaire à l’Assemblée nationale, donc, depuis le 7 juillet, au Nouveau Front populaire. A moins, cas inédit, qu’Emmanuel Macron ne souhaite déroger aux us et coutumes de la Ve République. Toutefois,il s’exposerait alors à un blocage institutionnel.
Autre éventualité : une coalition formée par Ensemble (au moins 165 élus selon LCP-Assemblée nationale), Les Républicains (sans Eric Ciotti et les autres membres de LR ralliés au RN), soit 55 élus… et/ou qui sait d’autres transfuges au sein des députés divers gauche ? C’est l’une des hypothèses soulevées par BFMTV qui anticipe une possible motion de censure.
Le plus probable, pour l’heure, reste que cette personnalité soit choisie parmi les membres de l’actuelle majorité (même relative), c’est-à-dire au sein du Nouveau Front populaire. C’est justement sur le nom de ce dernier que doivent désormais se décider ses membres. Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, a fait savoir ce lundi 8 juillet que le groupe devait se réunir “au cours de la semaine” afin de désigner cette personne.
“Loyaux” et "non conflictuels"
“D’après les positions actuelles de négociation”, explique le politologue Thomas Guénolé, la France insoumise veut un Premier ministre issu de ses rangs. “Les autres membres de la coalition, le PS et Europe Ecologie les Verts n’excluent pas un Premier ministre de LFI mais ne veulent pas de Jean-Luc Mélenchon”, ajoute-t-il. La figure de l’ancien député des Bouches-du-Rhône est en effet loin de faire l’unanimité à gauche.
L’auteur d’un livre intitulé La Chute de la maison Mélenchon (2019) estime que “les candidats probables seront des cadres parfaitement loyaux à Jean-Luc Mélenchon mais non conflictuels dans leur expression”.
Certaines personnalités correspondant à ces critères figurent dans la liste ci-dessous, ainsi que d’autres, dont les noms ont été évoqués pendant la campagne.
Manuel Bompard
Ingénieur de formation, Manuel Bompard a succédé à Jean-Luc Mélenchon comme député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône.
Clémence Guetté
Née en 1991, Clémence Guetté est députée LFI dans le Val-de-Marne.
Marine Tondelier
La responsable des écologistes, originaire d'Hénin-Beaumont (fief de Marine Le Pen) s'est imposée comme l'une des figures du Nouveau Front populaire pendant la campagne des législatives. Clémentine Autain (ex-LFI) a assuré ce lundi sur BFMTV que Marine Tondelier faisait partie des candidats possibles pour Matignon.
Olivier Faure
Le premier secrétaire du PS a indiqué que le choix du Premier ministre se ferait "soit par consensus", soit par le biais d'un vote.
Raphaël Glucksmann
Le candidat de Place publique avait soumis le nom de l'ancien patron de la CFDT, Laurent Berger après l'annonce de la dissolution. Fort de 14% des suffrages exprimés lors des Européennes, sa propre candidature n'est pas tout à fait exclue.
Clémentine Autain
La députée qui a annoncé sa rupture avec LFI a indiqué qu'elle ne "disait pas non" à Matignon, ce 8 juillet lors d'une interview sur BFMTV.
François Ruffin
Le député de la Somme, qui était apparenté à LFI, a annoncé lui aussi qu'il ne siègerait pas avec les Insoumis dans la nouvelle assemblée.