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Patrick Balkany, Nicolas Sarkozy… Parfois les politiques décident eux-mêmes d'augmenter leur salaire. Et ce n'est pas sans créer quelques remous…
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Patrick Balkany : compense le non-cumul des mandats

Patrick Balkany vient une nouvelle fois de faire parler de son rapport à l’argent. Le maire Les Républicains de Levallois-Perret  a récemment fait voter par son conseil municipal une augmentation de son salaire. 

Le Parisien a ainsi dévoilé que lors du conseil du 26 septembre dernier, Patrick Balkany s’est augmenté de 56% afin de compenser la perte de son salaire de député (5600 euros) occasionné par la loi sur le non-cumul des mandats.

Pour comprendre, il faut remonter à 2014, à l’époque où le plafonnement des rémunérations d’élus est en place, il cumule les casquettes de maire de Levallois et de député des Hauts-de-Seine. Ses indemnités totales sont alors limitées à 8272 euros. Quand la loi sur le non-cumul des mandats est voté, Patrick Balkany ne touche plus ‘’que’’ 3075 euros bruts. Or dans une agglomération de la taille de Levallois, l’édile peut toucher maximum 4257 euros. Un salaire qu’atteint désormais le maire et qui a eu un impact sur d’autres…  Alors qu’en 2014, il avait décidé de verser ses 1000 euros en moins à ses adjoints, il les a récupérés ! Cela représente environ 76 euros pour chacun de ses 13 adjoints. 

Marine Le Pen : hors forfait à 2000 euros

C’est un petit détail révélé par les déclarations faites par Marine Le Pen, députée du Pas-de-Calais, à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). En octobre 2017, lorsque les informations concernant la présidente du Rassemblement national sont publiées, il apparaît que la fille de Jean-Marie Le Pen s’est augmentée de 2000 euros.

Au mois de juillet précédent, son salaire de présidente de parti, qui s’appelait alors encore le Front national, est passé de 3000 à 5000 euros nets. 

Plus tard sur le plateau de l’Emission politique de France 2, elle expliquera qu’il ne s’agir pas d’un salaire mais de "remboursement forfaitaire de frais". "J'avais besoin de 2000 euros de plus par mois", ajoutera-t-elle pour justifier cette augmentation.

Nicolas Sarkozy : un record de salaire à +170%

Nicolas Sarkozy avait, rapidement après son élection à la présidentielle de 2007, choisi d’augmenter son salaire de 170%, portant ses émoluments de 7000 euros à 18 700 euros nets. A l’époque, cette hausse avait été justifiée par le fait de mettre le salaire du chef de l’Etat au même niveau que celui du Premier ministre. Alors que jusqu’en 2007 le président de la République fixait sa propre rémunération, le successeur de Jacques Chirac passe par le parlement pour demander cette augmentation de salaire que les élus lui accordent.

A la fin de son mandat, Nicolas Sarkozy avait d’ailleurs justifié cette démarche comme un acte de transparence. "J'ai été devant l'Assemblée nationale, c'est moi qui ai fait cette réforme, pour dire voilà ce que va gagner le président, et qu'est-ce que j'ai proposé à l'Assemblée nationale ? Exactement ce que gagne le Premier ministre", avait-il dit en 2012 sur RMC-BFMTV.

Cette année-là, après son élection, François Hollande a diminué de 30% les salaires des membres du gouvernement, y compris le sien. 

Xavier Bertrand : vous n'aurez pas l'agglo

Un peu comme Patrick Balkany. Lors de son élection à la tête de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand a demandé une augmentation de salaire pour compenser la fin du cumul des mandats. L’élu du Nord a pour cela choisi d’augmenter ses indemnités en tant que tête du conseil de l’agglomération de Saint-Quentin. Soit 3000 euros nets (2400 environ après le prélèvement à la source) s’ajoutant à son salaire de président de la région, soit 5236 euros bruts (environ 4300 nets), résumait Le Monde

De quoi compenser pour Xavier Bertrand l’abandon de ses mandats de maire et de député, qui lui permettaient en cumulé de toucher 8300 euros par mois. Lorsque la nouvelle a fait le tour du web au début de l’année 2016, l’élu a dénoncé une cabale du Front national et a dit assumer pleinement sa décision.