Gouvernement : les pires ministres selon l’opinion publique
Après plus de deux semaines de consultations pour former son exécutif, Michel Barnier a remis sa liste de ministres à Emmanuel Macron ce jeudi 19 septembre 2024 lors de leur rencontre à l'Élysée. Le nouveau Premier ministre avait promis que le gouvernement serait annoncé “d’ici dimanche” et les premières nominations devraient être annoncées aujourd’hui après les traditionnelles vérifications de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.
La liste contiendrait le nom de 38 ministres, dont 16 de plein exercice avec une nette majorité de ministres du camp présidentiel, à savoir 7 macronistes, 2 démocrates, 1 horizoniste et 1 centriste de l'UDI.
Un gouvernement de droite sans le RN ni LFI
Michel Barnier a notamment proposé Sébastien Lecornu en tant que ministre des Armées sachant que le Républicain occupait déjà ce poste dans le gouvernement d'Élisabeth Borne et celui de Gabriel Attal. Le président du groupe Les Républicains Bruno Retailleau, lui, semble promis à l'Intérieur, Astrid Panosyan du parti Renaissance au Travail, Jean-Noël Barrot, ministre démissionnaire délégué chargé de l'Europe, aux Affaires étrangères et Patrick Hetzel à l'Enseignement supérieur.
Plusieurs noms ont fait bondir certains macronistes et les forces de gauche à commencer par celui de Laurence Garnier pressentie pour le poste de ministre de la Famille. Interrogé sur la possible composition du gouvernement Barnier, le député socialiste Jérôme Guedj a soulevé que le Premier ministre n'a pas retenu "le message de préférence donné à la gauche" par les Français lors des élections législatives. "Ça ressemble plus à un remaniement qu'à un nouveau gouvernement", s’est-il exclamé. Laurent Wauquiez a, lui, directement refusé d'entrer au gouvernement estimant que sa famille n'était pas suffisamment représentée.
Découvrez les noms des ministres qui ont suscité de vives réactions de la part l’opinion publique et de la sphère politique.
Laurence Garnier
Emmanuel Macron a déjà demandé le retrait du nom de la sénatrice LR, proposée pour être ministre de la Famille. En cause, ses anciennes positions contre la constitutionnalisation de l'IVG ou sa participation à la Manif pour Tous, pour s’opposer au mariage gay, en 2013.
Bruno Retailleau
"Nous avons un gouvernement qui s'annonce recycler tous les perdants des élections", a dénoncé Mathilde Panot qui voit le possible futur gouvernement comme "une extrême droitisation de la macronie". Selon elle, Bruno Retailleau, proposé pour être ministre de l’Intérieur aurait "fait preuve de racisme", après avoir évoqué en juillet 2023 une "régression vers les origines ethniques" lors des émeutes après la mort de Nahel.
Violette Spillebout
Alors que le nom de l'actuelle ministre de la Culture Rachida Dati circulait était pressenti l’Éducation nationale, c'est Violette Spillebout qui devrait succéder à Nicole Belloubet selon Le Parisien. Une nouvelle froidement accueillie par Sophie Venetitay, la secrétaire générale du syndicat d'enseignant SNES-FSU. En 2023, Violette Spillebout avait été condamnée à 6 000 euros de dommages et intérêts pour "constitution de partie civile abusive" et au remboursement de frais de justice de la partie adverse après sa plainte pour "harcèlement suite à des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste" contre Mediacités.
Patrick Hetzel
L'élu alsacien proposé pour le ministère de l'Enseignement supérieur, a lui aussi eu des positions conservatrices en s'opposant au mariage pour tous, à la constitutionnalisation de l'IVG et un avis tranché sur la loi immigration.
Michel Barnier
La nomination de Michel Barnier à Matignon elle-même divise l'opinion française puisque 34 % des Français ont un avis favorable sur cette dernière tandis que 33 % ont un avis défavorable et 33 % restent indécis, selon un sondage d'opinion le Baromètre Politique Ipsos-La Tribune Dimanche.
Une liste qui ne fait pas l'unanimité
La liste proposée des ministères de plein exercice : Jean-Noël Barrot aux Affaires étrangères, Sébastien Lecornu aux Armées, Bruno Retailleau à l’Intérieur, Didier Migaud à la Justice, Antoine Armand à l’Économie, Astrid Panosyan-Bouvet au Travail, Paul Christophe aux Solidarités, Geneviève Darrieussecq à la Santé, Violette Spillebout à l’Éducation, Patrick Hetzel à l’Enseignement supérieur, Rachida Dati à la Culture, Catherine Vautrin aux Territoires, Annie Genevard à l’Agriculture et Agnès Pannier-Runacher à l’Écologie.
Aucune nomination ce vendredi
Le gouvernement ne sera pas nommé aujourd'hui, a annoncé l’entourage du Premier ministre puisque des "derniers ajustements" sont en cours.