David Cameron tacle la politique économique française© AFP
Le Premier ministre britannique, David Cameron, n'a pas cité une seule fois la France dans sa tribune publiée mercredi par le Times. Pourtant, les observateurs analysent ce plaidoyer comme une vive critique adressée à la France.

Dans une tribune publiée ce mercredi dans le Times, le Premier ministre britannique vante l'économie actuelle de son pays. "2014 sera l'année où nous commencerons à faire de la Grande-Bretagne la grande success-story post-grande récession" écrit-il. Mais, "nous ne devons pas ressusciter les dangereuses idées qui nous ont plongés dans la crise au moment où nous commençons à en sortir" avertit toutefois David Cameron. Ce dernier accuse en effet le Parti travailliste, qui a perdu le pouvoir en 2010, d'être à l'origine de la sévère récession dans laquelle a été plongée la Grande-Bretagne. 

"Chômage croissant et stagnation industrielle"

Le Royaume-Uni est un pays généralement considéré comme ayant une économie ultra-libérale à l'inverse de la France, qui est plutôt jugée comme interventionniste, c'est-à-dire un pays dans lequel l'Etat pèse fortement dans les décisions économiques. "Si vous doutez des effets désastreux que représenterait un retour des politiques économiques inspirées par les travaillistes, regardez les pays qui sont en train de suivre cette approche", affirme David Cameron. "Ils font face à un chômage croissant, une stagnation industrielle et leurs entreprises sont en chute libre. L'opposé de ce que nous faisons ici", ajoute le Premier ministre britannique sans toutefois citer aucun de ces pays. Mais beaucoup y voient là une allusion à la France et sa politique économique. Les médias français et britanniques analysent chacun cette tribune comme une attaque indirecte à la politique économique menée par le gouvernement de François Hollande. "La pique de Cameron à Hollande", titre ainsi le Nouvel observateur.

Le gouvernement britannique vise lui une croissance de son produit intérieur brut (PIB) de 1,4% en 2013 et 2,4% en 2014. De son côté, la France espère atteindre 0,2% en 2013, et 0,9% en 2014.