Aurélie Vaquier retrouvée dans un sarcophage de béton : une enquête et un procès hors normesAFP
En 2021, le corps d'Aurélie Vaquier était retrouvé sous la terrasse de son domicile à Bédarieux, dans l'Hérault. Depuis ce mardi 9 janvier, et pour une semaine et demie, son compagnon, Samire Lymani, est jugé pour homicide.
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Il y a deux ans et demi, le corps d’Aurélie Vaquier, 38 ans, était retrouvé dans un sarcophage bétonné, enterré sous une dalle en béton de la terrasse de son domicile de Bédarieux, dans l’Hérault. 

Ce mardi 9 janvier 2024, son compagnon, Samire Lymani, 41 ans, est jugé devant la cour d’assises de l’Hérault. Il est suspecté de l’avoir tuée. Voici ce qu’il faut savoir de cette affaire hors-norme.

Retrouvée enterrée sous la terrasse

Le 23 février 2021, Samire Lyamani s’était présenté à la gendarmerie de Bédarieux, commune de l’Hérault d’un peu mois de 6 000 habitants. À l’époque, il déclare ne plus avoir vu sa compagne, Aurélie Vaquier, depuis le 28 janvier. L’homme, alors âgé de 41 ans et père de deux enfants issus d’une autre union, est en instance de divorce.

Il assure avoir reçu un message sur Facebook de sa compagne lui annonçant son départ. Elle y aurait évoqué l’envie de se retirer pour écrire un nouveau livre. Il affirme qu’Aurélie Vaquier a quitté le domicile en emportant son téléphone portable ainsi que quelques vêtements. Après ce signalement, une enquête est ouverte pour disparition inquiétante.

En avril 2021, le corps de la femme de 38 ans, vendeuse de cosmétique et de pierres ésotériques, est finalement retrouvé après une fouille de son domicile à l’aide notamment de chien de recherches et d’un géoradar, permettant notamment le sondage des sols et des cloisons. Il était dissimulé dans un "sarcophage bétonné" dissimulé sous une estrade en pierre et en bois et sous de nombreux objets empilés. Selon l’autopsie réalisée, elle est morte étranglée. Son compagnon est alors mis en examen.

Des tensions depuis plusieurs semaines 

Les enquêteurs ont la conviction que Samire Lymani est responsable de la mort de sa compagne. Âgé de 39 ans à l’époque, il avait déménagé de l’Ain vers l’Hérault, à l’été 2020. Il avait alors rencontré Aurélie Vaquier, puis avait rapidement emménagé avec elle dans la commune du Haut-Languedoc. Tous deux avaient pour projet de créer un point de vente de produits cosmétiques biologiques fabriqués par la jeune femme, mais le couple enchaînait les disputes depuis plusieurs semaines.

L’an passé, Raphaël Balland, procureur de la République de Béziers, avait annoncé le renvoi de Samire Lymani devant les assises. Il évoquait alors de nombreux éléments à charge. L’instruction a mis en avant un comportement jugé inadapté et incohérent de l’accusé, selon des documents consultés par l’AFP. Notamment un départ "précipité" de Bédarieux le 28 janvier 2021, pour se rendre en région lyonnaise et récupérer son fils et un neveu.

De retour au domicile conjugal une semaine plus tard, le 6 février, il n’avait pas signalé la disparition de sa compagne et attendu la fin février pour le faire, effectuant en revanche des travaux dans la maison. Il avait continué à utiliser la carte bancaire d’Aurélie Vaquier, tout en tenant des propos désobligeants à son égard et en fréquentant assidûment des sites de rencontres.

Des éléments à charge 

Les enquêteurs estiment que le message, étonnamment truffé de fautes d’orthographe, par lequel Aurélie Vaquier aurait fait part de son intention de quitter momentanément Bédarieux, le 28 janvier, n’a été écrit ni sur l’ordinateur du couple ni sur le portable de la jeune femme. Ce dernier a été retrouvé plusieurs mois plus tard caché derrière une plaque de placo-plâtre, en juillet 2022, par le nouveau propriétaire de la maison.

Les enquêteurs sont également persuadés que le cercueil de béton où la victime a été retrouvée a bien été réalisé par son compagnon. Un tel ouvrage aurait nécessité au moins "six heures de travail par un maçon qualifié non sujet à un état de panique ou de stress particulier", assurent-ils.

De même, les enquêteurs relèvent qu’il était plus aisé pour l’accusé de cacher le cadavre de sa victime à son domicile, la France étant alors soumise à un couvre-feu face à la pandémie de Covid-19, ce qui rendait difficile d’évacuer un corps en plein jour.