Si lors de l'entrée en vigueur du régime universel, une retraite anticipée en cas de carrière longue sera toujours envisageable, de gros avantages pourraient toutefois être perdus. Les voici en détail.

La retraite anticipée "sera pérennisée avec les mêmes critères qu’aujourd’hui” et consentira “comme aujourd’hui à 25 % des assurés un départ anticipé à 60 ans". Voici ce qu’assure le projet de loi de la réforme des retraites, en reprenant “les contours et la logique du dispositif actuel”. Qu’en est-il par ailleurs du niveau de pension ? Sera-t-il le même qu’aujourd’hui ?

A l’heure actuelle, la retraite anticipée pour carrières longues permet aux actifs ayant débuté leur carrière avant 20 ans et cotisé suffisamment, de partir en retraite avant l’âge légal. Cela permet de recevoir une retraite à taux plein à 60 ans ou à partir de 58 ans si 8 trimestres de plus ont été réunis et que vous vous êtes lancé sur le marché du travail avant 16 ans, rapporte Capital.

Réforme des retraites : liquider sa retraite à partir de 58 ans ne sera plus possible

Les conditions d’accès à un départ anticipé devraient être durcies. Dans le futur régime universel, la possibilité de liquider sa retraite à partir de 58 ans sera supprimée. Pour justifier cet acte, le gouvernement met en cause le caractère marginal de cette mesure puisque "seulement" 2 500 assurés en ont bénéficié en 2017. Un avis non partagé par le conseil d’État qui privilégie de son côté l’équité. Une justification suffisante à ses yeux pour maintenir un dispositif qui profite à "ceux qui ont eu les carrières les plus longues et les plus contraignantes".

Quant aux périodes réputées cotisées (service militaire, maladie, chômage, maternité), elles ne seraient plus prises en compte dans le calcul de votre durée de cotisation.

Enfin, les modalités de calcul de la pension seront beaucoup moins avantageuses qu’à présent. Au sein du système de retraite actuel, l’ensemble des assurés jouissant du dispositif "carrières longues" partent avec leur retraite complète, sans abattement.Or, dans le futur système universel, pour "limiter les conséquences de l’anticipation sur le montant de la retraite" (sic !), l’âge d’équilibre sera abaissé seulement de deux années pour les carrières longues. Soit 63 ans au lieu de 65 ans pour la génération 1975.

Conséquence, ceux souhaitant partir avant seront lourdement pénalisés. C’est ce que détaille Dominique Prévert du cabinet Optimaretraite dans les colonnes du magazine économique "Les assurés qui partiront en retraite à 60 ans subiront systématiquement une décote de 15% sur la totalité de leur retraite jusqu’à la fin de leur vie alors qu’aujourd’hui, ils partent avec leur retraite de base à taux plein, et pour ceux qui n’en sont pas exonérés, avec un malus temporaire de 10 % ou 5 % sur leur retraite complémentaire Agirc-Arrco."