Disparition de Delphine Jubillar : "Il n'y a rien, zéro hypothèse"Des collègues de Delphine Jubillar lors de la marche blanche du samedi 12 juinAFP
Ce mardi 15 juin marque les six mois de la disparition de Delphine Jubillar. L'enquête a-t-elle progressé ? Que sait-on de plus ? On fait le point sur l'affaire avec Me Jean-Baptiste Alary, avocat de Cédric Jubillar.
Sommaire

Six mois d’enquête pour les gendarmes, six mois de doutes et d’attente pour la famille de Delphine Jubillar. La jeune mère de famille a disparu du jour au lendemain dans la nuit du 15 au 16 décembre derniers, sans aucun signe avant-coureur. En instance de séparation, elle avait déjà organisé les fêtes de fin d’année avec ses deux enfants et ne prévoyait pas de quitter le domicile familial avant le mois de janvier. Sur le papier, elle n’avait donc pas de raison de disparaître volontairement, alors qui aurait pu lui vouloir du mal ?

Delphine Jubillar : "Si la justice avait une explication, nous l'aurions"

Cette question n’a pas encore de réponse, malgré les fouilles menées sans relâche par les enquêteurs et les nombreuses auditions établies dès le début de l’affaire. Bien entourée par ses amies et ses collègues, décrite comme souriante et solaire, la jeune femme de 33 ans avait aussi un jardin secret qu’elle cultivait à l’abri des regards indiscrets et la clef de l’énigme s’y trouve peut-être. "On a un dossier dans lequel le mystère reste entier, malgré les très nombreuses investigations menées", confie à Planet Me Jean-Baptiste Alary, avocat de Cédric Jubillar.

Une absence de réponse qui a entraîné de la frustration du côté d'anonymes, au point que certains signent une pétition exigeant de connaître "la vérité" sur ce qu’il s’est passé et demandant au procureur de la République de Toulouse de s’exprimer. "Si la justice avait une explication nous l’aurions, tout simplement", tempère de son côté Me Alary, ajoutant que "si quelqu’un devait être mis en cause, parce qu’il y a des indices graves ou concordants, on le saurait". Il serait d’autant plus délicat de garder cette avancée secrète tant la médiatisation de l’affaire est importante depuis six mois. Un tapage parfois difficile à supporter pour le mari de la disparue…

Delphine Jubillar : l'hypothèse de son mari "n'a jamais changé"

Soupçonné dans les premiers temps de l’enquête – comme c’est l’usage dans ce type de disparition – le mari de Delphine Jubillar a vite été mis hors de cause par les forces de l’ordre. Cela n’a pas suffi à certains anonymes, qui n’hésitent pas à l’accuser sur les réseaux sociaux, voire parfois à le menacer. En retrait depuis le début, Cédric Jubillar "commence à s’exprimer, maladroitement peut-être, mais avec son honnêteté", confie son avocat à Planet.

Interrogé par des journalistes de M6 cinq mois après la disparition de son épouse, il a confié son hypothèse, qui serait celle d’un départ volontaire, espérant qu’elle reviendrait, comme le font certaines personnes des années plus tard. "Il a toujours tenu devant moi les propos qu’il a tenus devant les journalistes, il n’a jamais changé", nous précise Me Alary, qui n'est donc pas "surpris" par cette déclaration.

Si Cédric Jubillar ne parle pas ou peu, certains le font pour lui, alors que son profil Facebook a été scruté, analysé, commenté. Comment le vit-il ? "Avec fatalité, je crois", répond son conseil, "puisque de toute façon il ne peut rien y faire". Rien y faire tant qu’aucune avancée significative n’a permis de donner une explication à la disparition de sa femme… Où l’enquête en est-elle ?

Delphine Jubillar : "Il n' y a rien, zéro hypothèse"

"L’enquête se poursuit", explique Me Alary à Planet, ajoutant que "le mystère reste entier" : "Des investigations menées, il n’y en a pas une qui a abouti au moindre commencement de début d’hypothèse. Il n’y a rien, zéro hypothèse". La seule piste refermée est celle de sa participation, dont les gendarmes se sont éloignés quelques semaines après le début de leurs investigations.

Si la tempête médiatique qui a accompagné l’affaire dès le départ s’est calmée, Me Alary sait qu’elle sera rompue "si on un jour on a une explication, ou un début d’explication". En attendant des avancées, son client s’occupe de ses deux enfants et continue de mener sa vie, malgré les regards insistants auxquels il doit faire face.