Bison Futé : peut-on vraiment se fier à ses prévisions ?IllustrationIstock
Il est l'allié des automobilistes à chaque départ en vacances, pourtant il lui arrive de se tromper. Faut-il toujours croire ce que dit Bison Futé ? Comment ses prévisions sont-elles faites ? Explications.

Il lit l’avenir sur les voies d’autoroute. Chaque été, il est un peu le grand manitou des automobilistes sur la route des vacances. Ses prévisions sont redoutées, attendues, suivies par beaucoup, quand d’autres préfèrent se fier au destin, se disant "advienne que pourra". Depuis 1976, Bison Futé donne aux vacanciers les meilleures heures pour prendre la route, dans le sens des départs comme dans celui des retours.

Cette politique nationale d’information routière a vu le jour après un week-end catastrophique sur les routes de France et "le bouchon du siècle" du samedi 2 août 1975. Ce jour-là, le fameux chassé-croisé de l’été, entre les juilletistes et les aoutiens, vire au drame avec plus de 600 kilomètres de bouchons cumulés dans l’Hexagone. A ces difficultés s’ajoute une canicule impitoyable pour les 60 000 véhicules à l’arrêt. La nationale 10, qui relie Paris et Bayonne, est complètement saturée. 145 personnes meurent durant ce week-end, à cause de la chaleur et des accidents.

Bison Futé : comment ça marche ?

C’est pour éviter qu’une situation pareille se reproduise que les autorités de l’époque ont créé Bison Futé. Si le pari a été gagné, il arrive tout de même que les prévisions de la mascotte soient erronées. Une journée orange était prévue, par exemple, de Paris à la Vendée dimanche 12 juillet. Pourtant, il n’y avait personne sur la route, explique Joëlle, une lectrice de Planet. Elle affirme même n’avoir jamais aussi bien roulé en seize ans de trajet… Alors faut-il toujours croire les prévisions de Bison Futé ?

Il arrive à Bison Futé de se tromper et c’est normal. S’il n’est pas omniscient, c’est surtout qu’il ne peut pas lire réellement l’avenir. Le Centre national d’information routière prévoit ses couleurs un an à l’avance : tel week-end sera vert, l’autre orange, celui-ci rouge et puis le dernier noir. Un classement qui permet de définir une circulation allant d’"habituelle" à "extrêmement difficile", en passant par "difficile" et "très difficile". Interrogé par Le Monde, un policier travaillant au CNIR expliquait sur quoi étaient basés leurs calculs : "Nous repérons une année équivalente, un calendrier concordant et des vacances scolaires réparties de manière similaire".

Seulement, les habitudes des Français sur la route peuvent changer d’une période à l’autre et un dimanche rouge peut devenir noir, tout comme une journée orange peut être verte. Il arrive donc que Bison Futé se trompe, mais rarement du tout au tout : s'il prévoit un week-end rouge, il y a peu de chance qu'il devienne vert du jour au lendemain.