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L'association environnementale WWF France est l'une des plus importantes au monde. Dorénavant, elle a décidé de lutter contre les SUV. Et pour cause ! L'ONG française parle d'impact "écrasant", au moment d'aborder ces véhicules grand format qui règnent sur les routes actuellement.
En effet, les SUV sont devenus "la deuxième source de hausse des émissions de GES (gaz à effet de serre) énergétiques en France de 2008 à 2018, juste derrière le secteur aérien" selon l'organisme. WWF France va plus loin en ciblant aussi les émissions de gaz à effet de serre. Les SUV rejettent "en moyenne 20% de GES de plus que le reste des voitures". L'ONG rajoute même que les "4,3 millions (de SUV) vendus en France en une décennie ont une empreinte carbone équivalente à 25 millions de citadines électriques".
Ce constat fait tâche, alors que l'Hexagone est tenu d'abaisser ses émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre de l'accord de Paris. Selon la WWF, cette tendance est "incompatible avec la réalisation des objectifs climatiques dont s'est dotée la France à l'horizon 2030".
Des ventes de SUV en hausse
Les SUV sont les voitures pour particuliers les plus vendus en Europe (38 % en 2019) et en France (38,16 %), d'après les chiffres de "l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) et du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), tels que rapportés par Franceinfo.
De surcroît, la part de marché des SUV n'avait jamais atteint de tels sommets, avec 41 % des immatriculations en septembre, selon les informations de AAA Data, expert de la donnée augmentée. La WWF déplore le fait que si les Français avaient opté pour d'autres modèles de véhicules classiques, la France aurait rejeté 0,6 million de "tonnes équivalent CO2" en moins.
L'ONG estime que les SUV pourraient représenter deux tiers des ventes en 2030. Les émissions seraient multipliées par deux, si leur modélisation du futur marché se vérifiait comme l'indique Sud Ouest. L'objectif est de contrer ces ventes, mais aussi l'inefficacité de dispositifs tel que le malus écologique. En effet, les émissions de CO2 du parc automobile ne peuvent plus être abaissées, après une diminution constante de 2009 à 2016. La raison ? La dimension graduelle des véhicules, dont le poids moyen a bondi de 14 % en 10 ans, alors que la puissance moyenne s'est accrue de 21% (véhicules essence).
Une taxe sur le poids des SUV ?
Comme l'évoque Franceinfo, l'organisme table sur une taxation au niveau du poids, et non plus sur les émissions comme cela est préconisé aujourd'hui. WWF France souhaite également réduire le marché des SUV hybrides, en arguant que l'électrification de ces véhicules n'est pas une solution viable pour inverser la tendance. L'électrification régulière du reste du parc ne permettrait pas à elle seule d'honorer les ambitions de la stratégie nationale bas carbone. L'empreinte carbone des SUV hybrides est, "sur l'ensemble du cycle vie, de 34 % plus importante que celle des citadines électriques".
Comme le rapporte Sud Ouest, Pierre Cannet, directeur du plaidoyer de WWF-France, a insisté sur les enjeux qu'il y a autour des SUV : "C'est une question systémique, l'enjeu est de réorienter le marché. Le plan de relance c'est maintenant, ce n'est pas en 2025 qu'on va rembobiner".