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Les parents du petit Grégory auront-ils un jour la réponse à leur unique question ? La vie de Jean-Marie et Christine Villemin a basculé le 16 octobre 1984 avec l’enlèvement puis la mort de leur fils aîné, âgé de quatre ans seulement. 37 ans plus tard, le village de Lépanges-sur-Vologne (Vosges) est resté tristement célèbre pour cette affaire, souvent décrite comme la plus grosse erreur judiciaire française. Plus de trois décennies d’enquête, d’analyses et d’interrogatoires n’ont pas permis aux forces de l’ordre de mettre un nom sur l’assassin du garçonnet.
Un crime « collectif », avec l'implication de Bernard Laroche ?
Le cousin de Jean-Marie Villemin, Bernard Laroche, était le principal suspect des gendarmes et a été placé en détention, avant d’être libéré puis abattu par le père endeuillé en 1985. Christine Villemin, la mère du petit Grégory, a aussi été accusée d’infanticide, avant d’être totalement innocentée par la justice. Si son nom a bien sûr été rayé de la liste des suspects, celui de Bernard Laroche y figure toujours, sans savoir quel rôle il a joué précisément ce jour funeste d’octobre 1984.
Au début de l’année 2021, Me Thierry Moser, qui représente le couple Villemin depuis 30 ans, a déclaré auprès de franceinfo : « Nous pensons, les époux Villemin et moi-même, qu’il s’agit d’un crime collectif commis par différents personnages ». « Nous voyons à peu près qui a fait quoi et comment et pourquoi », ajoute-t-il auprès du site, avant de préciser : « Nous pensons que dans le cadre de ce crime collectif, Bernard Laroche a malheureusement joué un rôle actif ».
Cette intuition des époux Villemin et de leur avocat est-elle partagée par d’autres acteurs du dossier ? Invité sur France Inter, le capitaine Etienne Sesmat, en charge de l’enquête au tout début de l’affaire, a donné des précisions sur l’assassin du petit Grégory…
« Le personnage clé de cette affaire a disparu »
37 ans après les débuts de son enquête, Etienne Sesmat revient sur le moment où l’affaire a dérapé, selon lui. Il évoque auprès de France Inter « deux années particulièrement difficiles, en 1985 et 1986. On a senti que l’instruction du juge Lambert partait vraiment à la dérive. Mais j’avais quand même l’espoir aussi que la justice se remettrait dans la bonne voie. Et c’est ce qui s’est passé heureusement quelque temps après avec le président Simon à Dijon ».
S’il regrette ces deux années de dérive, Etienne Sesmat – qui a publié un livre sur l’affaire – salue le travail « des magistrats qui se battent encore pour qu’on connaisse la vérité, parce qu’on la doit à Grégory ». Au micro de la radio, il ajoute : « Mais la tâche est très difficile. Premièrement, le personnage clé de cette affaire a disparu. C’est le cousin qui a été battu par le père. Et la justice dit que c’est très probablement cette personne qui a enlevé l’enfant, le dit et le répète, mais il a disparu. Donc d’emblée on est dans une forme d’impasse ». Avec 37 ans de recul, celui qui a fait partie des premiers enquêteurs a désormais une intime conviction…
« Je ne pense pas que l’assassin soit encore en vie »
Interrogé par France Inter, Etienne Sesmat refuse d’employer le terme de « conviction », mais parle plutôt « de déductions » voire « de conclusions ». Il dit tout de même : « Je ne pense pas que l’assassin soit encore en vie, mais ça n’engage que moi ».
Comment en est-il arrivé à cette conclusion ? « Moi je m’appuie sur ce que la justice a déterminé. Je sais que la singularité des faits dans cette affaire Grégory, c’est que d’une part, on a eu une longue période d’activité d’un ou plusieurs corbeaux. Et puis, de l’autre, on a des faits qui se passent de façon très serrée et précipitée la journée du 16 octobre », explique-t-il à la radio. « Tout le paradoxe de cette affaire Grégory est là, entre ce long passé et puis cette singularité des faits, le 16 octobre, entre 17 heures et 18 heures maximum ».
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