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Le 16 octobre 1984, le petit Grégory Villemin, 4 ans, a été retrouvé dans de sombres circonstances dans la rivière de la Vologne. Près de 40 ans après le drame, les parents, Christine et Jean-Marie Villemin, attendent toujours la vérité.
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C’est un fait-divers qui a secoué la France dans les années 80 et qui reste encore un mystère pour le monde entier. Le corps inerte du petit Grégory, âgé de 4 ans, est retrouvé dans une rivière de la Vologne à Docelles, le 16 octobre 1984. Une triste image du corps repêché est photographiée ce jour-là par Patrick Gless, un journaliste présent sur les lieux du crime. Publiée le lendemain dans la presse, l’image provoque un véritable tollé médiatique autour de l’affaire. Une seule question subsiste : qui se cache derrière le meurtre du petit Grégory ? 

Que s’est-il passé le jour de la disparition de Grégory ? 

Alors qu’il jouait dans le jardin de la maison de ses parents, le petit garçon disparaît des radars. Sa mère, Christine Villemin, repassait alors des vêtements à l'intérieur du domicile. Au bout d’une vingtaine de minutes, elle se rend compte que son fils de 4 ans a disparu. Elle questionne alors le village et la nourrice pour tenter de le retrouver, mais en vain.

Une fois rentrée à son domicile, elle reçoit un appel téléphonique de sa belle-mère, Monique. Elle lui annonce alors le pire. Son fils, Michel aurait reçu un appel anonyme à 17h32, revendiquant le meurtre de Grégory. "Je te téléphone car cela ne répond pas à côté. Je me suis vengé du chef et j'ai kidnappé son fils. Je l'ai étranglé et je l'ai jeté dans la Vologne. Sa mère est en train de le chercher mais elle ne le retrouvera pas. Ma vengeance est faite".

Un message inaudible pour la mère qui ne comprend pas ce qui se passe. Quelques heures plus tard, le corps de l’enfant est finalement retrouvé

Comment le petit Grégory a-t-il été retrouvé ?

Le jour de sa disparition, un certain “corbeau” revendique à nouveau le crime du petit Grégory. Cette fois, il s’adresse violemment au père, Jean-Marie Villemin, qu'il nomme "le chef". "J'espère que tu mourras de chagrin, le chef. Ce n'est pas ton argent qui pourra te redonner ton fils. Voilà ma vengeance, pauvre con".

Au même moment, le corps inerte de l’enfant est repêché dans la Vologne, à 6 kilomètres du domicile familial. Pieds et poings liés par une corde, le garçonnet est retrouvé avec les vêtements qu’il portait le jour de sa disparition. Pantalon en velours vert, anorak bleu et un bonnet rayé en laine.

Après la découverte du corps, un pompier se rend chez les Villemin pour leur apprendre la triste nouvelle : Grégory Villemin est décédé

Qui se cache derrière le ou les corbeaux ? 

Dès le lendemain du crime, les parents, Christine et Jean-Marie commencent à recevoir de mystérieux courriers signés par un “corbeau” qui revendique le meurtre de Grégory. Le ou les auteurs de ces lettres n’ont jamais été identifiés par la police, bien que de nombreuses hypothèses subsistent. Bernard Laroche, Muriel Bolle, Marcel et Jacqueline Jacob... les pistes des enquêteurs sont nombreuses. 

La justice ordonne de nouvelles expertises ADN

Le mercredi 20 mars 2024, près de 40 ans après la disparition du petit Grégory, la justice a ordonné de nouvelles expertises ADN. Une demande formulée par les parents du garçonnet, par le biais de leurs avocats, en septembre 2023, à la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Dijon. Dans sa décision, la chambre de l'instruction requiert des comparaisons avec les traces d'ADN retrouvées sur les cordelettes qui ont servi à attacher l'enfant, sur l'anorak que Grégory portait le jour de sa mort et les traces d'ADN retrouvées sur son menton. Certains courriers du corbeau, dont celui envoyé le 16 octobre 1984, vont aussi être comparés avec l'ADN de plusieurs suspects.

Des expertises qui pourraient enfin permettre aux parents Villemin de découvrir la vérité et démasquer le ou les coupables derrière cette affaire.