Morgane, l'adolescente de 13 ans disparue depuis 16 jours, a été retrouvée ce mardi 10 décembre. Beaucoup d'hypothèses émèrgent sur ce qui a pui lui arriver, et pourquoi elle a été retrouvé dans...
Des résultats sans appel. Près d’un an après le drame, l’enquête sur la mort d’Elisa Pilarski connaît un nouveau rebondissement et pas des moindres. Très attendus, les résultats des prélèvements ADN effectués il y a plusieurs mois sont enfin connus, selon les informations de BFMTV. Pour rappel, les ADN de 67 chiens avaient été prélevés : celui de Curtis – le chien du compagnon d’Elisa Pilarski – et ceux des animaux d’une meute de chasse à courre, qui se déroulait à proximité ce jour-là. Qui est responsable de la mort de cette femme enceinte de 29 ans ? La meute avait-elle lâché sa proie pour l’attaquer ? Y a-t-il eu une bagarre entre les chiens des chasseurs et celui promené par la victime ? Curtis s’est-il retourné contre Elisa Pilarski ?
Affaire Elisa Pilarski : "Seul l'ADN du chien de la victime était présent sur les plaies"
Ces questions au cœur de l’enquête n’avaient pas leur réponse jusqu’à cet automne. Les seuls éléments dont nous disposions étaient les résultats de l’autopsie réalisée sur le corps de la jeune femme, tels qu’évoqués par le procureur de la République de Soissons. Ce dernier rappelait alors que la mort faisait suite à "l’action d’un, ou plus probablement de plusieurs chiens au regard de la répartition des plaies, de leurs différences de morphologies et de leur profondeur". Dans l’attente des avancées de l’enquête, les chiens de la chasse à courre sont restés dans leur chenil et Curtis a été placé dans un refuge, qu’il a quitté pour un autre au cours de l’année.
La justice a désormais la réponse : un seul chien est impliqué dans la mort d’Elisa Pilarski le 16 novembre 2019 et c’est Curtis. D’après les informations de BFMTV, un unique ADN a été retrouvé sur le corps de la jeune femme et il s’agit bien de celui de ce chien âgé de deux ans au moment des faits. Dans un communiqué transmis à Planet, le Rallye La Passion précise : "Réalisés par un laboratoire d’expertise génétique, ces tests effectués sur 67 prélèvements réalisés ont révélé avec certitude que seul l’ADN du chien de la victime était présent sur les plaies de cette dernière et à proximité". Que signifient ces résultats ? Que va-t-il se passer par la suite ?
Affaire Elisa Pilarski : que signifient ces résultats ADN ?
L’ADN de Curtis est l’unique retrouvé sur le corps d’Elisa Pilarski, sous son ongle et à l’intérieur de ses vêtements. Une bagarre avec les chiens de la chasse à courre, un temps évoquée, semble s’éloigner petit à petit, car seul l’ADN du chien de Christophe Ellul a été retrouvé sur sa muselière. Selon BFMTV, l’ADN de la jeune femme a également été détecté dans des traces de sang relevées sur la babine de Curtis et sous son œil droit. Le chien s’est-il retourné contre Elisa Pilarski ? Si les deux ont été décrits comme "fusionnels" et "inséparables" par Christophe Ellul, l’avocate de la mère d’Elisa Pilarski a rappelé à plusieurs reprises dans les médias que l’animal n’était pas son chien mais celui de son compagnon.
Ces résultats ADN font écho au rapport de deux experts vétérinaires, mandatés par la justice. Révélé par le Journal du dimanche, le document affirme que les morsures retrouvées sur le corps d’Elisa Pilarski ne sont compatibles qu’avec la mâchoire de Curtis, un Pitbull. Elle est en effet plus petite que celles des autres animaux suspectés et Curtis se serait infligé lui-même les plaies retrouvées sur son museau en tentant de retirer sa muselière.
Contacté par Planet, l'avocat de Christophe Ellul, Me Alexandre Novion, estime que les conclusions sur les analyses ADN sont "incomplètes". "Il n'y a aucun ADN de Curtis qui es ttouvé sur les morsures, celui retrouvé l'a été sur les vêtements et sur le scalp, qui n'a pas été trouvé au même endroit que le corps". Il insiste aussi sur le fait que l'ADN d'un chien inconnu, qui n'est donc ni Curtis ni un des animaux de la chasse à courre, a également été identifié lors des analyses. Que va-t-il se passer maintenant ?
Affaire Elisa Pilarski : que va-t-il se passer ?
Que vont changer ces résultats pour la suite de l’enquête ? Dans son communiqué transmis à Planet, le Rallye La Passion explique que les chiens "sont donc complètement innocentés et exonérés de toute responsabilité relative à l’accident". Sébastien van den Berghe, le maître d’équipage de la chasse à courre, explique : "Même si cette preuve d’innocence ne réparera pas les torts qui nous ont été causés par les tombereaux de fausses accusations et de menaces que nous avons dû endurer depuis près d’un an, c’est néanmoins une grande satisfaction qui nous aidera à surmonter notre peine et notre colère". "J’espère que l’innocence de mes chiens sera autant relayée que les fausses accusations qui ont trop souvent été reprises sans vérification et que nous pourrons rapidement retrouver le cours normal de notre vie", conclut-il. Me Alexandre Novion, l'avocat de Christophe Ellul, entend demander des contre-expertises.
Si Curtis est bien impliqué, comme l’affirment le rapport des experts et les analyses génétiques, il faut désormais comprendre les raisons qui l’ont poussé à se retourner contre Elisa Pilarski, qu’il connaissait. Dans leurs conclusions, les vétérinaires avancent une hypothèse : le corps de la jeune femme a été retrouvé partiellement dénudé car elle aurait tenté d’enlever son pantalon pour s’échapper. Ils rappellent le gabarit de la victime – 1m52 pour 56 kilos – et affirment qu’elle ne pouvait pas maîtriser seule un animal comme Curtis. Dans leur rapport, les deux experts avancent également l’hypothèse selon laquelle Curtis aurait pu être excité par la présence des chiens de la chasse à courre à proximité du drame.
L'animal peut-il être euthanasié ? Après une attaque violente, un chien n'est pas automatique euthanasié car il est d'abord placé dans une fourrière, où il subit un test de comportement. S'il est déclaré dangereux, il peut alors être euthanasié mais ne permet d'affirmer, pour l'heure, que le chien de Christophe Ellul va être euthanasié, car l'enquête est encore loin d'être terminée.