Le jeudi 31 octobre prochain, Franck D. comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Paris pour “homicide involontaire” dans la mort d’Antoine Alléno.
- 1 - Le faramineux magot du clan Le Pen : Marine Le Pen paye-t-elle l’IFI ?
- 2 - Le faramineux magot du clan Le Pen : manoirs, hôtels particuliers et petits arrangements
- 3 - Le faramineux magot du clan Le Pen : une famille d’héritier ?
- 4 - Le faramineux magot du clan Le Pen : un rapport à l’ort des plus particuliers ?
Le faramineux magot du clan Le Pen : Marine Le Pen paye-t-elle l’IFI ?
Le clan Le Pen est-il assujetti à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) ? Comme le rappelle le site du service public, ne sont imposables que les particuliers dont le patrimoine immobilier dépasse le seuil, fixé à 1,3 million d’euros au premier janvier 2019.
En pratique, ce n’est pas le cas pour Marine Le Pen. Du fait de sa participation à la SCI familiale, la candidate malheureuse à l’élection présidentielle de 2017 détiendrait au moins 625 000 euros de patrimoine immobilier, dévoile Le Monde, qui se base sur les estimations de l’administration fiscale.
Si la présidente du Rassemblement national (RN, ex-FN) les a toutes contestées, de nombreuses procédures de redressement fiscales ont été lancées à son encontre, rappelle d’ailleurs le quotidien du soir. Ces dernières auraient pu l’assujettir à l’ISF, poursuit le journal.
Comme les autres prétendant ayant brigué l'Élysée en 2017, Marine Le Pen s’est pliée à l’exercice imposé par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) : elle a fait l’inventaire de ses possessions, listées dans une déclaration validée ensuite par le Conseil constitutionnel, indique LCI.
De son propre aveu, donc, elle est l’heureuse propriétaire de deux larges maisons. La première, installée dans les Hauts-de-Seine, mesure 633 m². La seconde se trouve dans les Pyrénées-Orientales et s’étend sur 120 m². Aucune valeur n’a été précisée dans la déclaration rendue publique de Marine Le Pen. Du fait d’un litige avec le fisc, qui suspecte une forte "sous-évaluation" pour certains biens de la famille, les annexes ont été grisées.
Ce n’est pas tout ! La patronne du Rassemblement national détient également des quote-parts dans deux autres larges maisons : une dans le Morbihan (120 m²) et une dernière dans les Hauts-de Seine (382 m²). Là encore, la valeur vénale des biens n’est pas mentionnée. Cependant, d’après L’Obs, elle possèderait également 0,57% du capital de la SCI Clergeri Hugo, propriétaire du siège historique du FN à Saint-Cloud. Ce bâtiment, surnommé le "paquebot", a été vendu 10 millions d’euros en avril 2011.
Le faramineux magot du clan Le Pen : manoirs, hôtels particuliers et petits arrangements
Le reste de la famille ne se porte pas mal non plus : en plus d’être un pilier de l’extrême droite française, Jean-Marie Le Pen est aussi un "grand propriétaire bourgeois", rappelle Le Nouvel Observateur. Et pour cause ! Il a hérité d’un "gigantesque manoir de style Napoléon III" : la demeure familiale de Montretout.
Fort de 430 m², trois étages et 11 pièces, ce palace n’a rien à envier aux somptueux hôtels particuliers que l’on trouve parfois à Paris. Difficile, cependant, de savoir combien il vaut véritablement. Jean-Marie Le Pen évoque le chiffre de 2,5 millions d’euros. L’administration fiscale, elle, parle d’au moins 5 millions. En 2006n dans son livre Dans l’enfer de Montretout, le journaliste Olivier Beaumont estime la demeure à au moins 6 millions d’euros. En 2015, L’Obs avance une somme de 7 millions d’euros, cependant "selon plusieurs professionnels à Saint-Cloud", il vaudrait aujourd’hui près de 9 millions d’euros…
Cependant, le manoir de Montretout n’est pas l’unique propriété immobilière de la famille Le Pen. Le clan partagerait également la maison familiale de la Trinité-sur-Mer, rappelle l’hebdomadaire. En pratique, elle fut léguée en 1999, mais les membres de la maisonnée en bénéficierait toujours. Le huitième du bien détenu par Marine Le Pen est estimé à 1 million d’euros.
Le faramineux magot du clan Le Pen : une famille d’héritier ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Jean-Marie Le Pen n’a pas grandi dans le faste. Fils de Jean Le Pen, un pécheur élu conseiller municipal de la Trinité-sur-Mer, et d’Anne-Marie Hervé, une couturière issue d’une famille de paysan, il vient d’une famille pauvre. Après la mort de son père durant la Seconde Guerre mondiale, il devient d’ailleurs pupille de la nation. Pour survivre, le futur président du Front national devra d’ailleurs exercer plusieurs métiers difficiles, qui sont généralement l'apanage des classes prolétaires : marin pêcheur sur un chalutier, mineur de charbon, métreur d’appartement, ambulant des PTT…
Il devient député de Paris à 27 ans et, après la guerre d’Algérie, il fonde en 1972 le Front national. C’est à cette occasion qu’il rencontre Hubert Lambert, riche héritier de la société de ciment éponyme. Quand ce dernier meurt, à 42 ans, les deux hommes ont eu le temps de nouer une relation d’amitié assez forte pour que le riche bourgeois lègue son patrimoine au fils de marin.
Au total, rapporte Le Nouvel Observateur, Jean-Marie Le Pen hérite de la demeure de Montretout mais aussi de 30 à 40 millions de francs, soit plus de six millions d’euros. Une incroyable somme d’argent qui projette immédiatement la famille Le Pen dans les bras de la grande bourgeoisie française et qui vaut à Marine Le Pen son statut, souvent moqué pendant la campagne présidentielle.
Ce qui ne signifie pas pour autant que les relations - y compris financières - entre le père et la fille soient toujours au beau fixe. Comme le souligne Capital, l’ancien patron de l’extrême droite vient de lancer une procédure à l’encontre de Marine Le Pen pour la forcer à lui rembourser l’argent qu’elle lui doit. Le "Menhir" lui avait en effet prêté quelque six millions d’euros pour la campagne présidentielle, mais une partie seulement de cet argent lui a été rendu. Il demande donc l’aide de l’Etat pour parvenir à récupérer le reste.
Le faramineux magot du clan Le Pen : un rapport à l’ort des plus particuliers ?
Depuis la mise en place de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en 1982, Jean-Marie Le Pen n’y a jamais coupé, précise Le Nouvel Observateur. Ce n’est cependant pas le cas de sa fille, Marine.
Ce qui n’aurait pas empêché le "Menhir" de différentes tentatives pour payer moins. La Haute autorité pour la transparence de la vie publique le soupçonne en effet d’avoir caché une partie de son importante fortune en suisse. Sur son compte, domicilié de l’autre côté des Alpes, dormiraient quelque 2,2 millions d’euros. Plus surprenant encore ? Au total, près d’1,7 million serait composé de lingot d’ors et de pièces anciennes, assure Mediapart, qui précise que ce compte serait détenu par un trust géré depuis Genève par son majordome.
Ce n’est pas la première fois que Jean-Marie Le Pen fait montre d’un amour tout particulier pour le métal jaune. En novembre 2015, lors d’une perquisition au domaine de Montretout, les forces de l’ordre ont découverts une multitude de pièces d’or et de lingots après avoir ouvert un coffre-fort. "Ce n’est pas à moi, mais à mon épouse. Nous sommes mariés sous le régime de la séparation des biens. C’est son petit magot à elle, le petit trésor de Jany", s’était alors défendu le pilier de l’extrême-droite française.
Une affection pour ce qui brille qui, visiblement, est contagieuse : Marine Le Pen déclarait en 2012 posséder quelque 3 000 euros en Napoléons d’or...