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Le temps d’Emmanuel Macron est compté. En tant que président de la République, s’il n’est pas réélu en 2022, il lui reste désormais moins de 600 jours, rapporte Le Monde, qui détaille quelques unes des initiatives entreprises par le chef de l’Etat à l’occasion de ce cap particulièrement essentiel. Il a notamment choisi, pour affirmer son autorité, de procéder à l’un des plus large mouvement de préfets de l’histoire de la Vè République. En tout et pour tout, il a nommé 18 nouveaux individus à la tête d’une préfecture et en a muté quinze autres le 29 juillet 2020. Sans oublier, bien sûr, l’autre remaniement entrepris en janvier dernier.
Pour autant, alerte encore une fois le quotidien du soir, il en faudra plus pour ne pas sombrer dans l’immobilisme. D’autres signes pourraient davantage décevoir celles et ceux qui appréciaient chez lui un certain dynamisme. Et pour cause ! Le gouvernement annonce report sur report et repousse sans cesse ses plus importantes réformes, comme celle relative à l’assurance-chômage ou au système de solidarités intergénérationnelles français. D’autant plus que la période pourrait se prêter à un certain attentisme…
Emmanuel Macron peut-il encore faire quelque chose de son quinquennat ?
Pour Christophe Bouillaud, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Institut d'Études Politiques (IEP, Sciences Po) de Grenoble, il n’y a pas de doute. Le chef de l’Etat ferait mieux de ne pas trop s’exposer. "S’il veut assurer sa réélection, Emmanuel Macron devra au moins être perçu comme une ancre de stabilité, un choix pertinent compte tenu de la gravité de la situation actuelle. Fondamentalement, il s’agit d’apparaître plus crédible que ses oppositions, qui proposeraient une aventure davantage qu’un véritable programme", explique-t-il non sans noter combien le choix de Jean Castex en Premier ministre vise à incarner un "retour à la normale" sur le plan politique.
Pourtant le locataire de l’Elysée l’a dit, il n’entend pas jouer les hommes patients. "Nous n’avons pas le droit de nous reposer", a-t-il lancé aux députés de la majorité, le 27 juillet 2020. Est-ce à dire qu’il faut retrouver le rythme des débuts ? Pas forcément…
Des résultats plutôt que des réformes ?
Plus que des réformes, ce sont des résultats que le président veut désormais. "Pour Emmanuel Macron, l’important est désormais d’amorcer des décisions qui seront efficaces à 3 ou 6 mois du prochain scrutin présidentiel. C’est généralement une période charnière, durant laquelle le président sortant défend son bilan, puisque c’est à ce moment-là que la mémoire électorale se joue", alerte Christophe Bouillaud, qui insiste : "Si les trois derniers mois sont réussis, on retient souvent du quinquennat qu’il était utile, efficace. Dans le cas contraire, une importe hausse du chômage peut balayer le reste de l’action politique entreprise par exemple".
"Aujourd’hui, Emmanuel Macron est clairement dans cette optique : il veut laisser le souvenir d’un mandat de qualité. L’inquiétude du gouvernement se traduit sans équivoque dans cette demande permanente de résultat", juge le politologue pour qui quoiqu’il arrive, le président sera contraint à l’immobilisme.
"Quelques soient les intentions du président, il lui faudra dorénavant composer avec la crise sanitaire et le risque d’une nouvelle vague. Le dernier rapport du conseil scientifique n’est pas engageant", rappelle en effet le chercheur. Selon lui, il faut s’attendre à une paralysie du pays en cas de sursaut de l’épidémie. "Emmanuel Macron est pris dans le maelstrom du coronavirus. Si une seconde vague devait effectivement avoir lieu en France, il serait alors contraint de gérer urgence sur urgence sans pouvoir proposer d’autre programme politique", assène-t-il, avant de conclure : "Même s’il gérait bien la situation, les électeurs pourraient alors être tentés de tourner la page et donc de choisir un autre candidat".
Emmanuel Macron pourra-t-il obtenir les résultats qu’il attend si impatiamment ?
Pour autant, d’après Christophe Bouillaud, le fond du problème vient avant tout du fait qu’Emmanuel Macron pourrait ne pas recevoir les résultats escomptés. "Plusieurs des décisions et des réformes d’ores et déjà entreprises par le président pourraient engendrer une spirale récessive, parce qu’elles sont susceptibles de gonfler le chômage en raison d’un excès de flexibilité", note le chercheur. Il égrène aussi les mesures dont les Françaises et les Français pourraient ne pas avoir le sentiment de profiter, comme le reste à charge 0 que les mutuelles se sont arrangées pour contourner, d’après lui.
"Le président de la République a fait le choix de coller à l’électorat de droite et, de ce fait, s’est aliéné son électorat de centre-gauche. Il s'attelle trop à l’occupation des terres de la droite pour espérer le reconquérir… Ce qui ne l’a pas empêché d’essayer de le reconquérir. Mais pour y parvenir, il devrait s’éloigner de son logiciel et accepter l’idée d’une plus forte dépense publique", analyse encore Christophe Bouillaud pour qui le fondateur d’En Marche aura beaucoup de mal à changer son image.