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Eau chaude interdite : les 6 questions sur ce décret
Depuis trois semaines, les entreprises françaises se voient le droit de retirer l’eau chaude des lavabos dans leurs locaux. Ce décret paru au Journal Officiel fait s’interroger de nombreux salariés quant aux changements sur leur lieu de travail.

Après avoir été aux toilettes, après avoir manger ou après avoir pris les transports en commun, se laver les mains est indispensable pour notre hygiène et notre santé, surtout après l’épisode de ce fameux virus contagieux du Covid. Si vous aviez pris l’habitude de vous laver les mains avec de l’eau chaude, cette tendance sera bientôt bousculée par ce décret qui autorise les entreprises à retirer l’eau chaude des robinets au travail.

Cette mesure passée sous la forme de décret vise à éviter l’obligation du Code du Travail de "mettre à disposition des travailleurs de l’eau à température réglable sur les lieux du travail". La dérogation apparaît dans le Journal Officiel du 24 avril, comme remarqué par nos confrères de France 3

La sobriété énergétique en ligne de mire ?

En octobre 2022, le Gouvernement a fixé un objectif visant à réduire de 10 % la consommation énergétique du pays. Quelques mois plus tard, à la fin de l’hiver, la France est parvenue à réaliser un effort commun de sobriété avec une consommation d’électricité en baisse de 8 % et celle de gaz de près de 13 %. Cette mobilisation générale lancée par le Gouvernement, perçue au départ comme une corvée est finalement devenu un premier pas vers une transformation culturelle progressive de la société française.

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Les particuliers, les villes ainsi que les municipalités se retrouvaient en première ligne. Depuis, les entreprises ont également été mobilisées quant à des pistes d’amélioration à creuser. Le 1er juillet 2022, dans le cadre du plan "sobriété énergétique", le ministre du Travail, Olivier Dussopt et la ministre de la Transition Ecologique, Agnès Pannier-Runacher réunissaient des organisations patronales. "Les acteurs se sont accordés avec les ministres sur l’importance de mettre sur la table toutes les options qui pouvaient permettre d’améliorer notre souveraineté et de baisser la facture énergétique, en protégeant la qualité de travail des salariés."

Onze mois après, on peut dire que certaines choses bougent depuis cette réunion, notamment ce décret outre passant le Code du Travail, comme le détaille Actu.fr

Si vous vous posez des questions quant à ce décret "spécial" mis en place,retrouvez 6 réponses le concernant dans notre diaporama ci-dessous.

Un réel gain d’énergie ?

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Un réel gain d’énergie ?

Fermer le robinet doit permettre de "répondre à des objectifs de sobriété énergétique", comme expliqué dans le décret. Selon des chiffres publiés par Ouest-France, il faut 22,35 kWh pour chauffer un volume d’eau équivalent à 1 000 lavages de mains à 38 °C, contre seulement 3,99 kWh à 15 °C, soit 82 % de moins.

Des risques pour la santé ?

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Des risques pour la santé ?

Question très importante et légitime : l’eau froide permet-elle de se désinfecter correctement les mains ? La température de l’eau n’a pas d’importance lorsque vous vous lavez les mains. Elle est tout aussi efficace que l’eau chaude pour tuer les germes et les virus. Cette réponse a été réalisée suite à une étude menée sur un panel de 20 personnes, comme le confirme l’Unicef

Sous quelles conditions votre employeur peut-il supprimer l’eau chaude ?

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Sous quelles conditions votre employeur peut-il supprimer l’eau chaude ?

Deux éléments peuvent contraindre votre employeur dans sa quête de la suppression de l’eau chaude. Dans un premier temps, l’employeur peut appliquer la mesure seulement après l’"avis du comité social et économique, s’il existe". Ensuite, cette suppression se fait "sous réserve que l’évaluation des risques réalisée n’ait révélé aucun risque pour la sécurité et la santé des travailleurs du fait de l’absence d’eau chaude sanitaire et en tenant compte des besoins liés à l’activité éventuelle de travailleurs d’entreprises extérieures." 

Quelles exceptions prévues ?

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Quelles exceptions prévues ?

Le décret prévoit quelques exceptions, à l’instar des locaux de restauration et d’allaitement. Néanmoins, les douches mises à disposition par votre employeur disposeront toujours de l’eau chaude

L’eau chaude est-elle dangereuse ?

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L’eau chaude est-elle dangereuse ?

Si elle est confortable, une exposition prolongée à l’eau chaude peut même être contre-productive. Une étude sur les effets de l’intensification de l’hygiène des mains pendant la crise sanitaire publiée en janvier dernier dans la revue médicale internationale Journal of Clinical Medicine montre que l’eau chaude pourrait être nocive. Si "une exposition longue et continue à l’eau endommage la fonction de barrière cutanée", l’eau chaude accélère le phénomène, écrivent la dizaine de chercheurs et auteurs de l’étude.

Pour combien de temps ?

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Pour combien de temps ?

Le décret est entré en vigueur au lendemain de sa publication, soit le 25 avril 2023. Mais il comporte également une date de fin : le 30 juin 2024. Pendant un an, certaines entreprises ne mettront donc plus d’eau chaude à la disponibilité de leurs employés.

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