“Notre immeuble est envahi par les cafards” : le cauchemar de ces riverains normandsIstock
Au Havre (Seine-Maritime), plusieurs locataires vivent l'enfer depuis des mois : des cafards ont envahi leurs logements et les parties communes de l'immeuble. Élise, l'une des habitantes, nous raconte à quel point l'invasion de ces nuisibles a bousillé son quotidien.
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Lorsqu’elle a emménagé en juillet dernier dans cet immeuble de quatre étages, dans le quartier de Caucriauville, au Havre, Élise était bien loin de se douter de l’enfer qu’elle s’apprêtait à vivre.

"J’avais visité deux logements : un où il y avait beaucoup de travaux à faire, et celui-ci, qui était refait à neuf", nous explique la jeune femme. "La décision a été rapide!".

Mais avant de signer, Élise veut s’assurer d’une chose. "J’ai la phobie des cafards. C’est ma hantise, car il y en avait chez moi lorsque j’étais enfant, c’est l'enfer. C’est la première question que j’ai posée", poursuit la mère de famille.

Le bailleur se veut rassurant avec la future locataire : on lui assure qu’il n’y a pas de nuisibles, et que, s’il y a bien eu quelques cafards par le passé, le problème "est réglé depuis longtemps".

"J’ai inspecté le moindre recoin pour m’en convaincre, confie Élise. Et puis finalement, je me suis dit qu’il fallait que je me rassure et que j’arrête de harceler tout le monde avec mes questions!"

Mais à peine ses cartons posés, la normande va déchanter. "La voisine du dessus est descendue pour me voir. Et là, elle me dit : 'c’est l’horreur ici, je suis envahie de cafards, je déménage bientôt tellement c’est devenu ingérable '".

Élise, envahie par les cafards : "Ils étaient de plus en plus gros et de plus en plus vivaces"

Photos et vidéos à l’appui, la locataire explique à Élise à quel point la situation est critique. Et la mère de famille ne va pas tarder à s’en rendre compte… par elle-même.

Dix jours après mon déménagement, j’ai commencé à en voir chez moi. Au début, ils étaient morts, et puis, c’en étaient des pas très vivaces, et enfin, ils étaient de plus en plus gros, et de plus en plus vivaces…" - Élise, locataire

Elle s'aperçoit assez rapidement que c’est tout l’immeuble qui semble en proie à ces satanés nuisibles.

"Des gens qui vivaient là depuis 30 ans et qui n’en avaient jamais vus ont commencé à me dire qu’ils étaient envahis à leur tour", nous précise t-elle.

Dans d’autres appartements, les bêtes sont vraisemblablement présentes depuis des mois. "Ma voisine du dessus, qui a fini par déménager, habitait là depuis un an et demi, et elle a vu des cafards dès le début. Elle a averti le bailleur, et son appartement a été traité. Mais les bêtes sont vite revenues", avance Élise.

Elle-même ne cesse, depuis des semaines, d’alerter CDC Habitat, le prestataire qui gère l’agence locative de l’immeuble. "Depuis le premier cafard que j’ai trouvé, j’y vais tous les lundis, pendant mon jour de congé, pour leur demander ce qu’ils comptent faire, raconte-t-elle auprès de Planet. "On a l’impression d’être complètement laissés pour compte".

Élise, envahie par les cafards : "Vous avez l’impression d’en voir partout"

Le quotidien de la mère de famille, obligée de cohabiter avec les cafards, est devenu insupportable.

"Je me suis ruinée en produits contre les cafards. J’ai essayé toutes les bombes, tous les répulsifs, tous les mélanges de grand-mère à base de bicarbonate, d’huiles essentielles… On en fait des malaises. J’ai aussi bouché les moindres failles sur les murs, dans l'entrebâillement des fenêtres, avec du silicone, et posé des caches-prise pour bébés partout. Mais rien n’y fait", détaille la maman, épuisée par ce qu’elle décrit comme "une psychose, un état de stress permanent".

"On est nerveux, pour un rien. Vous avez l’impression d’en voir partout, quand il fait sombre, etc… J’en ai une trouille. Lorsque j’en vois un vraiment gros, j’appelle ma voisine pour m’aider à m’en débarrasser" - Élise, locataire

Même dans les parties communes de l’immeuble, les nuisibles font leur loi. "Ça grouille, le long des murs de l’immeuble, ça se cache sous le rebord des fenêtres, on en voit partout dans les parties communes, les escaliers… On doit presque sortir de chez nous avec une bombe répulsive", s’indigne Élise.

Élise, envahie par les cafards : "Un cafard dans mon risotto"

Chez elle, Élise n’ose plus marcher pied nus, et elle a appris à toquer sur les portes de ses placards avant de les ouvrir, dans l’espoir de faire fuir les nuisibles.

Je dors presque en baskets, les lumières allumées.. Ils sont partout. Parfois, j’ouvre le lave-vaisselle, et j’en vois dedans. Hier, en ouvrant le placard à médicaments, pareil. Un soir, alors que je recevais chez moi, un cafard est venu se loger dans mon risotto qui cuisait sur le feu… J’ai dû tout jeter. Ça fout la honte. - Élise, locataire

La mère de famille ne se sent même plus chez elle. "On s’adapte aux cafards, on est chez eux en réalité", souffle-t-elle.

Élise est surtout en colère contre ses bailleurs. "ils nous prennent pour des imbéciles, ils m’ont menti les yeux dans les yeux, alors qu’ils étaient au courant qu’il y avait ce problème. Ils veulent louer à tout prix au détriment de la santé mentale des gens".

Avec d’autres locataires, ils ont témoigné, il y a quelques jours, sur le site 76Actu, et la publication de l’article a fait réagir le prestataire. "Un professionnel est passé hier pour traiter les appartements avec un répulsif puissant. Mais le comble, c’est que le mien n’a pas pu être traité, car j'étais absente et la voisine à qui j'avais confié mes clés s’est endormie", déplore Élise.

Le prestataire devrait toutefois repasser d’ici la fin de la semaine. Elle espère que le traitement sera vraiment efficace. "Sur l’avis de passage, il est écrit qu’ils comptent revenir plusieurs fois, jusqu’à ce que ce soit éradiqué. En août dernier, un traitement aux fumigènes avait été effectué dans un appartement des étages supérieurs. Trois mois plus tard, les cafards étaient toujours vivants", s'inquiète- t-elle.

Pour l’heure, ni le bailleur, ni les locataires de l’immeuble havrais ne semblent connaître l’origine de cette invasion. "On m’a dit que le nid se trouvait dans l’appartement d'une personne âgée, mais bon, ce sont des rumeurs…", murmure Élise.