Inflation : de nouvelles aides à l'étude IllustrationIstock
Après le fiasco du panier anti-inflation, l'heure est aux négociations annuelles entre la grande distribution et les industriels. Face à l'augmentation certaine des prix, le gouvernement promet d'agir. Explications.
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Le constat est simple, dans les supermarchés, les prix continuent de grimper ! Du jamais vu a expliqué le PDG de Système U à nos confrères du Parisien ce mercredi 1er mars. Selon lui, la hausse globale des prix sera de 10 % tout au long du premier semestre. Sachant que cela va s’ajouter aux 14 à 15 % actuels, Dominique Schelcher estime qu’entre le début de la guerre en Ukraine, fin février 2022, et juin 2023, les prix ont bondi de 25 %

Aussi, le mercredi 1er mars devait marquer un tournant dans le pouvoir d’achat des Français puisque depuis plusieurs semaines, le gouvernement avait annoncé la mise en place d’un panier anti-inflation permettant aux familles les plus modestes d’acheter des produits de première nécessité à prix bloqués. En tout une cinquantaine de produits étaient annoncés comprenant des p roduits d'hygiène, des produits frais, des surgelés, des produits d’épicerie... Seuls, l’alcool et les confiseries étaient exclus de ce type de panier. 

Mais qu’en ait-il ? Le projet a-t-il été enterré ? Les arguments semblent flous… Certaines enseignes ont tout de même proposé un dispositif similaire avec un lot de produits disponibles à prix coûtant comme les systèmes U ou l’enseigne Carrefour

 Inflation : le panier du gouvernement se fait attendre 

Si le gouvernement ne semble pas parvenir à tenir ses promesses, c’est qu’il a les mains liées et que ce panier réside beaucoup sur le bon vouloir des enseignes, pour autant la loi est très claire. Comme l’explique Alain Bazot, président d'UFC-Que Choisir, sur le site Internet de l'association relayé par le Point : « J'attends du gouvernement, s'il veut réellement rendre du pouvoir d'achat aux consommateurs, qu'il commence par mettre fin à la loi Egalim, qui oblige les enseignes de distribution à réaliser une marge minimale de 10 % sur les produits alimentaires ». 

En effet, vendre des produits alimentaires à prix coûtant est illégal en France, notamment à cause d'une loi votée en janvier, quelques jours avant l'annonce de ce panier anti-inflation comme le précise RTL.

Par ailleurs, Alain Bazot a également précisé sa déception face à certains paniers déjà mis en place car 39 % des produits du panier Système U sont notés au Nutri-score entre D et E, soit les scores les plus médiocres.

A ce stade, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire semble faire marche arrière, il a même récemment déclaré : "Je ne crois pas que ce panier soit la bonne solution".

Inflation : les négociations houleuses avec les industriels

Le fiasco du panier anti-inflation ne semble pourtant pas être la seule inquiétude des professionnels de l’industrie alimentaire, puisque les accords annuels avec les industriels doivent se conclure ce mercredi 1er mars à minuit. Et d’après les précisions du patron de Système U, la situation est vraiment inquiétante pour les consommateurs. Selon lui, les marges exigées des industriels ne sont pas tenables et il trouve particulièrement injuste que le gouvernement demande à la grande distribution de faire des efforts quand eux n’en font pas. En ce qui concerne les produits, les demandes des industriels sont ainsi très fortes sur les couches pour bébé (30 %), la poudre en chocolat (+ 25 %), la farine (+ 30 %), les conserves de légumes (+ 18 %). Par ailleurs, si aucun accord n’est trouvé, il faudra s’attendre à une pénurie de produits

Inflation : les nouvelles mesures qui attendent les Français

À l’heure des négociations, il est urgent de proposer une solution aux Français. Bruno Le Maire a annoncé qu’il allait prendre des mesures dans les jours à venir sans préciser lesquelles. Cependant, d’après un conseiller ministériel de Bercy, cette mesure gouvernementale ne prendrait pas la forme d’un chèque alimentaire accordé par les pouvoirs publics, mais l’objectif serait de se tourner vers les enseignes de grande distribution pour trouver une issue au problème numéro un des Français. Ce conseiller a d’ailleurs confié au Parisien : « les distributeurs ne veulent pas de notre panier ? Alors, à eux de nous proposer, et fissa, un nouveau dispositif qui proposerait des tarifs attrayants sur de bons produits. »