Guerre en Ukraine : les prix du gaz flambent à nouveauIstock
L'invasion russe en Ukraine entraîne des conséquences directes sur l'approvisionnement européen en énergie, et notamment en gaz. L'interruption des livraisons de gaz via Nord Stream 1, annoncée le 19 août 2022 par le géant russe Gazprom, a dopé son prix jusqu'à 257,40 euros. Un record proche du niveau atteint au début de la guerre.

Depuis ses débuts, la guerre en Ukraine a eu un impact considérable sur les prix de l’énergie, et notamment du gaz. Selon un rapport du Fonds monétaire international publié début août 2022, la hausse des prix de l’énergie, déjà visible depuis janvier 2021, s’est rapidement aggravée avec le conflit et fragilise davantage les ménages les plus précaires.

Le 7 mars 2022 (une semaine et demi après le début de la guerre), le prix du contrat à terme avait atteint les 345 euros, rappelle Euronews. Le 19 août 2022, l’annonce de l’interruption des livraisons via le réseau NordStream 1 par le gazier russe Gazprom a fait monter son prix jusqu’à un sommet inédit : 257,40 euros. Cette interruption est prévue entre le 31 août et le 2 septembre 2022 pour des raisons de « maintenance », précise Gazprom dans un communiqué. « À l'issue de ces travaux et en l'absence de dysfonctionnements techniques, les livraisons de gaz seront rétablies à un niveau de 33 millions de m3 de gaz par jour », ajoute le gazier. L’entreprise sera notamment assistée par des techniciens de Siemens.

Guerre en Ukraine : des mesures pour indemniser les consommateurs

Accusée de prendre le gaz en otage, la Russie, qui représente 45% des importations de gaz de l’Union européenne, a déjà réduit plusieurs fois ses approvisionnements. Plusieurs pays européens en sont encore très dépendants, comme l’Allemagne, la Finlande, la Hongrie et la République tchèque. En Allemagne, selon un rapport publié le 19 août 2022 par l’Office fédéral de la statistique repris par Reuters, les coûts de l’énergie ont grimpé de 105% en rythme annuel, en raison principalement de l'augmentation des prix du gaz naturel, en hausse de 163,8% sur l'année. En Suède, le gouvernement a promis le 17 août 2022 une indemnisation de 60 milliards de couronnes (5,7 milliards d’euros) pour les consommateurs et les entreprises ; une proposition concrète sera faite le 15 novembre 2022 pour définir quand et sous quelle forme elle sera faite. En Hongrie, les salaires ont été augmentés de 20% et un treizième mois a été réintroduit. Dans son rapport, le Fonds monétaire international préconise d’« abandonner résolument les mesures générales au profit de politiques d'aide ciblées, notamment le soutien au revenu des plus vulnérables ».

Si la France a instauré un bouclier budgétaire en 2021 sur les prix du gaz, le dispositif « n’est pas soutenable sur le long terme car il ne cible pas les plus précaires et demande un financement important » selon Christophe Bonnery, président de l’Association des économistes de l’énergie (AEE) interrogé par Ouest-France. Le président de la République, qui avait préparé les Français à une rentrée compliquée en raison (entre autres) de la flambée des prix de l’énergie, a réitéré le 19 août lors d’un discours à Bormes-les-Mimosas (Var), les appelant à « accepter de payer le prix de la liberté ».