Affaire Maëlys : après l'enlèvement et le meurtre, l'inculpation pour viol pour Nordahl Lelandais ? AFP
Mercredi 17 juin, la Cour de cassation a ouvert la voie à des poursuites pour viol à l'encontre de Nordahl Lelandais. Si cette piste est confirmée, l'ancien militaire risque la perpétuité réelle.
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Bientôt un nouveau rebondissement ? Comme le rappelle Le Midi Libre, la Chambre de l’instruction grenobloise avait annulé la mise en examen pour viol de Nordahl Lelandais sur Maëlys de Araujo, petite fille de neuf ans qu’il a enlevée puis tuée en 2017. En désaccord, la plus haute juridiction française a cassé cette décision, ce qui ouvre la possibilité de poursuivre l’ancien militaire pour viol. Le parquet de Grenoble explique : "Cela va permettre aux juges d’instruction de reconvoquer Nordahl Lelandais, de le réentendre et s’ils estiment que les charges sont suffisantes, de le mettre en examen pour viol". 

Affaire Maëlys : le penchant pédophile de Nordahl Lelandais

À ce jour, Nordahl Lelandais reconnaît le meurtre de deux victimes, mais on le soupçonne d’être responsable de plusieurs autres disparitions et agressions sexuelles. Le corps de Maëlys ayant été retrouvé six mois après sa mort, les expertises médicales n’ont pas permis de déterminer si elle avait été violée ou non. 

Néanmoins, plusieurs éléments prouveraient que Maëlys de Araujo a fait face à un véritable délinquant sexuel. L’enquête révèle notamment que Nordahl Lelandais s’est filmé en train d’abuser sexuellement de deux jeunes filles de quatre et six ans, dont l’une est sa petite cousine. Ces vidéos auraient été tournées entre une semaine et un mois avant la disparition de Maëlys, dans la nuit du 26 au 27 août 2017.  En novembre 2018, il a également été accusé d’avoir imposé des attouchements sexuels à une autre petite cousine de quatorze ans à l’enterrement du père de cette-dernière. 

Auprès de France Bleu, Fabien Rajon, avocat de la famille de Araujo, estime : "On ne peut pas a priori de manière irrémédiable, irréfragable, dire que ou exclure que Maëlys ait pu faire l’objet de sévices de nature sexuelle". Il ajoute : "Il a été dit peut-être un petit peu vite en défense que Nordahl Lelandais n’avait pas de passé ou de penchant à caractère pédophile".  

Affaire Maëlys : un "désaveu cinglant"

En plus d’avoir ouvert la possibilité de poursuivre Nordahl Lelandais pour viol, la Cour de cassation a rejeté la demande d’annulation du rapport d’expertise psychologique du suspect, rendu fin 2018. L’avocat de l'ancien maître-chien, Alain Jakubowicz, dénonçait un manque d’impartialité et une atteinte à la présomption d’innocence. Selon BFMTV, les experts qualifient Nordahl Lelandais de "manipulateur narcissique dénué de sentiment de culpabilité". 

Fabien Rajon qualifie ces décisions de la Cour de cassation de "désaveu cinglant" pour la défense. Étant donné que l’expertise psychologique de l’accusé juge que celui-ci ne souffre d’aucune pathologie mentale, il est pleinement responsable de ses actes pénalement. Si, la piste du viol s’avérait exacte et venait s’ajouter aux chefs d’accusation de "meurtre et enlèvement d’une mineure de moins de quinze ans", Nordahl Lelandais pourrait purger la perpétuité réelle, sans possibilité de sortie. C’est la peine la plus sévère prévue par le Code pénal en France. Une piste confirmée par un ancien codétenu de Nordahl Lelandais… 

Affaire Maëlys : les confidences d’un co-détenu

En 2019, le témoignage d’un détenu de la prison de Saint-Quentin-Fallavier en Isère confirmerait que Maëlys aurait été violée par l’ancien militaire. Voisin de cellule de Nordahl Lelandais pendant six mois, il informe les forces de l’ordre. D'après Le Parisien, le meurtrier récidiviste lui a décrit en détails la façon dont il a violé la petite fille avant de la frapper jusqu’à ce que mort s’en suive

Il lui aurait aussi avoué avoir tué le caporal Arthur Noyer car celui-ci lui avait refusé un rapport sexuel. Pour rappel, Nordahl Lelandais a été mis en examen pour l’assassinat du militaire le 20 décembre 2017, qu’il aurait tué après l’avoir rencontré en discothèque. En mars 2018, il a avoué le meurtre mais plaidé l’accident : lors d’une bagarre, il lui aurait donné une claque ayant entraîné la victime dans une chute mortelle. Comme pour Maëlys, il admet avoir commis des violences, mais nie avoir voulu la mort de qui que ce soit.