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Le réchauffement climatique a un impact constant sur la vie animale et son habitat. L’immense étendue gelée qu’est la banquise n’échappe pas à cette règle et l’ours polaire voit ses jours comptés. Des scientifiques de l’université d’Alberta dans l’ouest canadien ont publié ce mercredi, dans la revue PLOS ONE (article en anglais), une étude montrant comment la disparition de la banquise signe l’arrêt de mort du géant du Grand Nord. Selon eux, si rien n'est fait d’ici la fin du siècle, les conséquences sur l’espèce seront fatales, rapporte Le Monde.
Le phoque, clé de voute alimentaire pour l'ours
Car si l’ours polaire est un prédateur hors pair, aussi à l’aise sur la terre ferme que dans l’eau, l’essentiel de son régime alimentaire repose sur une seule source de nourriture : le phoque. Celui-ci fournit à l’ours la graisse nécessaire à sa prise de poids avant l’hiver. "Sans elle, il lui est impossible de vivre dans les conditions extrêmes du Grand Nord", expose le biologiste Stephen G Hamilton, un des principaux contributeurs de l’étude.
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Un environnement propice à la chasse
Or l’environnement joue un rôle important dans la relation entre les deux animaux. Le phoque a pour habitude de plonger sous la glace pour échapper aux griffes de l’ours, mais doit régulièrement remonter à la surface pour respirer. C’est donc devant les trous d’air, dans la banquise, que l’ours polaire attend son repas. Si ces derniers deviennent trop larges, l’ours ne peut plus atteindre le phoque.
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Cette idée a été théorisée par l’équipe de chercheurs après leurs observations sur l’archipel arctique canadien. Ce territoire, qui fait plus de deux fois la taille de la France, rassemble un quart de la population mondiale des ours blancs, soit près de 6250 bêtes. Les scientifiques ont établi sept zones dans l’archipel, elles-mêmes redécoupées en "pixel", qui leur ont permis d’étudier les différentes évolutions climatiques possibles.
Un territoire de chasse menacé de disparaître
Trois paramètres étaient ainsi examinés : la proportion de surface gelée (permettant à l’ours d’aller chasser), l’épaisseur de la glace (le temps qu’il lui reste avant de ne plus pouvoir chasser) et celle de la couche de neige (qui sert d’abris aux phoques annelés, repas des ours). Alors que les chercheurs affirment s’être basés sur les hypothèses les plus prudentes, tous leurs calculs montrent que d’ici 2100, l’habitat de l’ours blanc sera totalement transformé.
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Sur les sept zones actuellement recouvertes toute l’année par la glace, quatre devraient connaître des périodes sans glaces pouvant dépasser les cinq mois. Les trois zones restantes seront elles aussi touchées par le phénomène, dans une moindre mesure cependant (deux à quatre mois sans glace). Il en va de même pour l’épaisseur de la glace, divisée par deux à cinq et celle de la neige, divisée par deux à trois en moyenne, suivant les mois et les zones concernées.
Irréversible car trop rapide ?
Pour les scientifiques, ce serait 20 % de la population masculine des ours polaires qui risque d’être affamée à court terme. Le sort des oursons et des femelles risque d’être encore plus dramatique, celles-ci ayant besoin d'un cycle complet entre le dégel et le regel pour pouvoir mettre au monde leur petit sans manger. Un dérèglement de ce cycle et c'est toute l'espèce qui subit. "L’adaptation d’une espèce n’est pas comme celle d’un individu, explique Stephen Hamilton. Il lui faut le temps nécessaire à la transmission de nouveaux traits génétiques. Là, le changement qui s’annonce est beaucoup trop brutal ".
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