Recadrés en Conseil des ministres par François Hollande, les membres du gouvernement devront désormais demander le feu vert de Matignon avant de s'exprimer dans les médias. L'exécutif souhaite éviter les couacs et les polémiques au sein du débat.

© abacapressC’est dans une ambiance plutôt tendue que François Hollande a rappelé les principes de solidarité, d’unité et de responsabilité aux membres du gouvernement durant le Conseil des ministres de ce mercredi. Le président de la République a de nouveau rappelé les ministres à l’ordre, avec en ligne de mire, sans toutefois les nommer, Cécile Duflot et Manuel Valls, qui s’affrontent depuis quelques jours sur la question des Roms. « C’est la dernière fois » a indiqué François Hollande.Marre des règlements de compte en publicLe chef de l’Etat a également demandé au Premier ministre à « veiller encore davantage » à la cohésion du gouvernement. En clair, il appelle Jean-Marc Ayrault à mieux tenir ses ministres. Matignon a ainsi pris de nouvelles mesures pour encadrer la communication de ceux-ci. L’objectif : éviter les couacs et les polémiques sur la place publique. Désormais, les ministres devront demander le feu vert de Matignon avant de s’exprimer dans les médias. Toute demande d’interview devra ainsi être validée avant d’être acceptée. Renforcer la coordination de la parole gouvernementalePour « renforcer la coordination de la parole gouvernementale », les services de Jean-Marc Ayrault ont donc adressé un courrier aux conseillers en communication des différents membres du gouvernement. « Le schéma est le suivant : lorsque votre ministre reçoit une invitation pour un passage média (radio, télé, presse écrite papier ou internet), vous nous informez au préalable, avant de donner un accord au média » est-il ainsi précisé. De même lorsque c’est le ministre qui prend l’initiative. « Recevant les informations des uns et des autres, nous aurons la possibilité d’évaluer la pertinence du projet de média au regard de l’ensemble des passages médias déjà programmés, et de l’actualité. En fonction de cette appréciation, le passage sera validé — c’est ce qui arrivera dans la plupart des cas ». Une stratégie qui doit permettre de jouer les garde-fou et éviter prises de bec et dérapages au sein de la majorité.