Suppression ou maintien de la taxe d’habitation ? Jean Castex précise la trajectoire fiscaleIllustrationAFP
Au cours de son entretien du 14 juillet, Emmanuel Macron avait annoncé que la suppression de cet impôt serait retardée, pour les ménages les plus aisés. Interrogé à son tour sur le sujet ce vendredi 17 juillet au journal de 20 h sur France 2, le nouveau Premier ministre déclare, lui, qu'elle sera bien "maintenue" pour tous, comme prévu.
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Supprimée pour tous d’ici 2023 ou décalée pour les 20% les plus aisés ? La réforme de la taxe d’habitation, présentée depuis trois ans par l’exécutif comme un symbole de son action en faveur du pouvoir d’achat, a longuement été débattue au sein du nouveau gouvernement, en cette période de crise économique. Lors de son interview le 14 juillet 2020 diffusée en direct sur TF1 et France 2, Emmanuel Macron a d’ailleurs semé le trouble : il a en effet indiqué que cette mesure phare, visant à annuler l’impôt local, pourrait ne pas être appliquée en 2023 pour les ménages les plus riches, comme initialement prévu avant la crise sanitaire.

Prolongation de la taxe d’habitation pour les plus aisés : une "logique de bon sens"

En effet, si le chef de l’Etat écarte toute augmentation d’impôts, il estime que cette décision "peut être quelque chose de légitime en période de crise", une "logique de bon sens"."On ne résout pas une crise comme celle-ci en augmentant les impôts (…) Si on dit qu’on va augmenter les impôts, les gens ne consomment pas, le doute s’installe et le pays ne repart pas", a-t-il justifié.

Il a ainsi écarté un rétablissement "absurde" de l’ISF qui "ne règlerait rien". Toutefois, "décaler un peu, pour les plus fortunés d’entre nous, la fin de la taxe d’habitation", reste une "option possible à la main du gouvernement : l’esprit de justice, sans envoyer un signal désastreux, pourrait être de dire : ceux qui payent aujourd’hui la taxe d’habitation et pour lesquels elle n’avait pas encore baissé, on pourrait prendre quelques années de plus pour le faire", a-t-il ajouté.

L’exécutif s’est donc penché sur le sujet ces derniers jours. Invité au JT de 20h sur France 2, ce vendredi 17 juillet 2020, Jean Castex a précisé la trajectoire fiscale retenue.

Taxe d’habitation : elle sera bien supprimée pour tous, d’ici 2023

Après quelques hésitations, le gouvernement a tranché : la taxe d’habitation sera bien supprimée pour tous en 2023. Et ce, même pour les 20% de foyers les plus aisés. "La taxe d’habitation, c’est un impôt qui baisse. La question a pu être évoquée de savoir si on décalait un peu le rythme de la baisse", a déclaré Jean Castex. "À ce jour […] on va continuer sur le même rythme, donc la suppression de la taxe d’habitation, suivant le calendrier (prévu Ndlr), sera maintenue."

Et de justifier : "Nous ne pensons pas que le recours à l’arme fiscale soit un bon outil pour gérer la crise, qu’augmenter les impôts soit une bonne formule"

Quel est alors le calendrier prévu pour vous ?

Suppression de la taxe d’habitation : à quelle date ?

Comme décidé avant la pandémie de coronavirus, la suppression de la taxe d’habitation pour l’ensemble des Français doit s’établir en différentes étapes : 80% des foyers concernés en sont entièrement exemptés dès cette année.

Pour les 20% des ménages les plus aisés (percevant plus de 2 500 euros par mois pour un célibataire), la disparition de cet impôt local s’étale en revanche jusqu’en 2023, en 3 temps : un-tiers du montant sera annulé en 2021, un second tiers en 2022 et le dernier tiers en 2023.

Prudence toutefois, car ce calendrier pourrait encore être modifié, comme l'a précisé le chef du gouvernement sur France 2 : "Nous nous adapterons en fonction de l’évolution de la conjoncture."