Procès de Valérie Bacot : la maison du calvaire, huis clos de 18 ans de violences©Capture d’écran TF1
Pendant 18 ans, Valérie Bacot a vécu sous l'emprise d'un mari violent, qu'elle est aujourd'hui accusée d'avoir tué. Retour sur un huis clos familial, dissimulé derrière les volets bleus d'une maison de Saône-et-Loire.

Battue, violée et prostituée par son mari durant des années, elle est accusée de l’avoir tué.Valérie Bacot publie ce mercredi 26 mai un livre, intitulé "Tout le monde savait", dans lequel elle raconte les 24 ans d’enfer vécus auprès de son mari, mort en 2016. Dans un extrait cité par BFMTV, elle écrit : "Tout le monde savait. Tout le monde se doutait. Beaucoup de gens avaient leur petite idée de ce qui pouvait m’arriver dans l’intimité du foyer. Les coups, la violence banalisée, les humiliations quotidiennes… Tous les invariables de cette vie qui n’en est pas vraiment une".

Valérie Bacot : calvaire dans un huis clos

Valérie Bacot doit être jugée du 21 au 25 juin prochain pour le meurtre de son mari Daniel Polette. Elle l’accuse de violences, de viols et de prostitution, durant plus de vingt ans, alors qu’elle a été sa belle-fille avant de devenir sa femme. Elle a 12 ans lorsque sa mère entame une relation avec Daniel Polette, condamné à quatre ans de prison en 1995 pour l’avoir violée à plusieurs reprises. La peine purgée, il revient au domicile familial et reprend ses sévices sur la jeune fille, qui a désormais 17 ans et tombe enceinte de son beau-père. Mise à la porte par sa mère, elle va vivre avec celui qui devient alors son mari.

Pendant 18 ans, le couple habite une maison aux volets bleus du village de Baudemont (Saône-et-Loire), où ils élèvent les quatre enfants qu’ils ont ensemble. Comme l'explique France 3, un calvaire se trouve au début de sa rue et elle passe devant tous les jours. C’est dans ce huis clos que la mère de famille vit un véritable calvaire : Daniel Polette est violent, physiquement, verbalement comme sexuellement. Chauffeur routier, il est souvent absent, mais la peur des conséquences empêche la jeune femme de fuir avec ses enfants. Sans travail, elle n’a pas d’échappatoire et est surveillée en permanence par son époux.

Interrogée dans l’émission Sept à Huit au début du mois de mai, elle racontait comment ce dernier l’a forcée à se prostituer durant 14 ans, dans un monospace, sur des aires d’autoroute aux alentours. Elle a finalement un déclic en mars 2016, alors que son mari demande "où en est sexuellement" leur fille de 14 ans. Menacée par son mari après un échange avec un client violent, elle s’empare de son arme et lui tire dessus, le 13 mars 2016. Dénoncée un an plus tard par la mère du petit ami de sa fille – qui l’a aidée à enterrer le corps de son mari – elle comparaîtra libre dans un mois devant la cour d’assises de Saône-et-Loire.