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Le film, notamment uploadé sur Dailymotion, a été retiré de la plateforme. C’est parce qu’il s’agit, affirment certains élus à droite, d’un documentaire "qui dérange". C’est en tout cas ce que soutient Alain Houpert, le sénateur Les Républicains de la Bourgogne, qui re-tweetait récemment le message de Martine Wonner, députée Libertés et Territoire interrogée par Pierre Barnérias, l’auteur du reportage.
Mais de quoi parle-t-on, au juste ? Ce film qui fait tant parler de lui en dépit de sa censure s’intitule Hold-Up. Et, sans surprise, il interroge sur l’épidémie de coronavirus CoVid-19 qui frappe le monde entier depuis la fin de l’année 2019. Cependant, l’ancien journaliste qui l’a réalisé ne s’attarde pas seulement sur la gestion de la crise sanitaire en France, assez largement critiquée par ailleurs. Il entend plutôt revenir sur ce qu’il estime être… un "hold-up incroyable", détaille France Info, qui consacre un long article à l'œuvre de 2h40. Pour dénoncer les manœuvres du gouvernement, Pierre Barnérias s’attaque donc à plusieurs médias, à commencer par BFMTV, mais aussi , l’AFP, CNews et TF1, déjà mis à l’amende sur l’affiche du documentaire.
Quel est le problème avec le documentaire de Pierre Barnérias ?
Pendant près de trois heures, le documentaire déroule donc le tapis rouge à ce que la radio présente comme "une galaxie de sceptiques et d’experts en tout genre". Le producteur, Christophe Cossé, qui signe une tribune publiée dans les colonnes de France Soir, n’hésite pas à attaquer durement la politique du gouvernement et à parler sans le dire de mensonge globalisé. Il parle d’un "virus pas plus offensif qu’un autre CoVid saisonnier", dénonce une "idéologie sanitaire autoritaire" au service d’un exécutif voulant "contraindre à une société de surveillance et de soumission". Et lui d’y voir "une incroyable et phénoménale entreprise de manipulation globale". Avant de tacler les membres du Conseil scientifique, jugés "majoritairement proches des laboratoires pharmaceutiques". Autant de propos qui ont rapidement été identifiés comme "complotistes" par la majorité parlementaire notamment, mais pas seulement.
Un documentaire mensonger et dangereux ?
"Attention FakeNews complotiste", assène d’entrée de jeu l’ancien secrétaire d’Etat chargé du Numérique sur twitter, non sans appeler Martine Wonner à démissionner. Mais Mounir Mahjoubi n’est pas le seul, chez La République en Marche, à dénoncer le documentaire. "Ce n’est pas un docu, ce n’est pas du journalisme, c’est une propagande complotiste à budget blockbuster. Honteusement cautionné par quelques politiques en errance", s’agace pour sa part Coralie Dubost, la présidente déléguée des députés LREM.
Yannick Jadot, qui n’appartient pas à la majorité présidentielle mais siège au Parlement européen pour le groupe Europe Ecologie-Les Verts, appelle même à l’interdiction du documentaire.
Plusieurs médias ont aussi souligné les "contre-vérités" et les "mensonges" assumés du documentaire. C’est le cas du Monde, par exemple ; mais aussi de Sciences et Avenir ou de Libération.
Attaquer Bill Gates, Jacques Attali et finir dépublié de Dailymotion
Pour Pierre Barnérias, c’est là l’évidence, résume le service CheckNews de Libération. La machination profite aux "coupables classiques des théories conspirationnistes". Comprendre ? Bill Gates, mais aussi David Rockefeller et Jacques Attali, par exemple.
Le film a fini par être retiré de la plateforme Dailymotion, l’une de celles sur laquelle il avait été uploadé, indique France Info. Ulule, le site qui a servi à son financement, a depuis décidé de s’en désolidariser. "Le projet a été ‘pitché’ le 11 août sur la plateforme. Il s’est lancé le 17 août. Très vite on s’est rendus compte qu’il débordait du cadre initial supposé (le pluralisme des voix) pour devenir un étendard de thèses complotistes très éloignées de ce que l’on défend", a fait savoir le fondateur sur twitter.