Coronavirus : "Ça a l'air d'être de pire en pire"IllustrationIstock
TÉMOIGNAGE. Rémi, expatrié en Chine, nous raconte comment il fait face au virus 2019-nCoV. Il s'inquiète des jours à venir.
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Plus de 170 morts et 7 700 personnes infectées. Le virus 2019-nCoV continue de se propager en Chine et dans le monde. Le virus a dépassé les frontières de Wuhan, la ville où il est apparu la première fois et de nombreux cas ont été recensés dans plusieurs villes de Chine. La France a décidé de rapatrier certains de ses ressortissants : un avion de l’armée est parti dans la nuit de mercredi à jeudi pour Wuhan et devait revenir en France vendredi 31 janvier. Rémi [le prénom a été changé, NDLR] vit à Shanghai depuis six ans, et il s’inquiète de la propagation du coronavirus. "Je suis parti au Myanmar pour le Nouvel an chinois aux alentours du 23 janvier. C’est une fête très familiale, tous les employés de la côte retournent dans leur famille et c’est un peu l’inverse de ce qu’il faut faire dans le cas d’une épidémie, où il faut plutôt privilégier le confinement", explique-t-il à Planet.

Coronavirus : "Je ne sais pas la tournure que ça va prendre"

Rémi se trouve toujours au Myanmar avec sa compagne, où il suit "la situation de jour en jour". "On a reçu une note du gouvernement de Shanghai il y a deux jours, disant qu’ils prolongent la fermeture des entreprises jusqu’au dimanche 9 février. Le retour des vacances était normalement prévu le samedi 1er le dimanche 2 février", explique-t-il à Planet. Pour l’instant, il a décidé de ne pas rentrer à Shanghai et de rester au Myanmar : "Je ne sais pas la tournure que ça va prendre, ça a l’air d’être de pire en pire. On a peur d'être bloqué si on rentre à Shanghai car de plus en plus de compagnies annulent leurs vols vers la Chine continentale".

À en croire Rémi, de nombreux expatriés ont eu la même réaction : "Des amis restés sur place sont en train de tous quitter Shanghai, car rester là-bas pour rester chez soi tout seul, alors que tout est fermé, ce n’est pas la solution, donc ils sont tous en train de partir". Il précise à Planet que les hôtels ferment les uns après les autres, que toutes les salles de sports et les complexes sportifs sont fermés. Sans parler de psychose, les Chinois ont pris leur précaution et ils portent presque tous des masques : "Quand j’ai pris l’avion pour le Myanmar le 23 janvier, 99% des personnes dans l’avion portaient un masque, même les hôtesses de l’air. Et c’était le 23 janvier donc je ne veux même pas imaginer ce que ça donne maintenant". Beaucoup de rumeurs circulent autour du virus et de nombreuses vidéos sont échangées sur les réseaux sociaux. Selon Rémi, elles sont "terribles".

Coronavirus : "Des vidéos terribles circulent"

Pour s’informer sur la situation, Rémi regarde les informations françaises et ce qu'il se dit sur les groupes WeChat car "c’est là que les informations circulent". "On essaie de ne pas céder à la psychose, de démêler le vrai du faux", ajoute-t-il, car de nombreuses vidéos circulent sur les réseaux sociaux chinois. "Le gouvernement chinois n’a pas le temps de censurer donc il y a des vidéos terribles qui circulent, sur ce qu’il se passe dans les hôpitaux chinois. Des vidéos choquantes, de cohues, de patients morts, allongés par terre avec seulement un drap qui les recouvre, de bagarres dans les pharmacies pour des masques", précise-t-il à Planet. Certains expatriés français sont parvenus à rentrer dans l'Hexagone. D'après les messages qu'ils ont postés sur les groupes d'expatriés, ils n'auraient pas eu de contrôles à leur arrivée en France.

Coronavirus : "Il n'y a pas de mesures qui sont prises en France"

Certains expatriés ont décidé de rentrer en France, profitant des liaisons toujours existantes d’Air France. "D’après ce que nous ont dit des expatriés qui viennent de rentrer en France, il n’y a pas de mesures qui sont prises sur le territoire. Il n’y aurait pas de contrôle de température".

Pour l'instant, Rémi et sa compagne ne prévoient pas de retourner à Shanghai avant le 9 février et vont donc passer une dizaine de jours supplémentaires au Myanmar. Mais, selon lui, cette situation "ne vas pas durer de manière indéterminée". Comme il l'explique à Planet, la situation était déjà compliqué lorsqu'ils ont quitté Shanghai, ils ne savent donc pas comment ça va se passer à leur retour. Désormais, ils s'interrogent également sur la manière dont l'épidémie "va impacter le business" alors que "60 millions de personnes sont en quarantaine".