Confinement jusqu'à fin mars : en quoi ce scénario est-il plausible ? IllustrationIstock
Face à la hausse des contaminations et la multiplication des variants du Covid-19, le gouvernement n'exclut pas un reconfinement "en derniers recours". Découvrez les raisons pour lesquelles cette nouvelle mise sous cloche du pays pourrait bien durer... Jusqu'à fin mars.
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Les rumeurs se bousculent autour d'un nouveau confinement.  Depuis plusieurs semaines, la hausse des contaminations de Covid-19 fait planer la menace d'une troisième vague de l'épidémie. Avec elle, des restrictions sanitaires sévères... Comme un reconfinement total de la population. Bien que le gouvernement ait récemment démenti les rumeurs d'une prise de parole du président cette semaine, rien n'est joué. En effet, l'exécutif attend de pied ferme les résultats d'une étude concernant la circulation des variants dans l'Hexagone avant de prendre des mesures plus restrictivres. Par ailleurs, les effets du couvre-feu national à 18 heures sont attendus le samedi 30 janvier 2021, date à partir de laquelle l'État sera en mesure de déterminer s'il fait ses preuves ou non.

Pour le moment, les indicateurs s'affolent. D'après les données de l'Agence nationale de santé publique, plus de 22 000 nouveaux cas et pas moins de 352 décès ont été recensés pour la seule journée du 26 janvier 2021. En outre, 27 005 patients Covid sont actuellement hospitalisés en France, dont plus de 3 000 en service de réanimation. Cette hausse des chiffres liés à l'épidémie ainsi que la tension hospitalière dans de nombreuses régions pourraient être les éléments déclencheurs d'un reconfinement.

Reconfinement jusqu'à fin mars : confiner plus vite pour confiner moins longtemps ?

Comme évoqué précédemment, le gouvernement n'a pour l'heure rien annoncé d'officiel concernant un reconfinement des populations. Pour préserver l'économie mais aussi le moral des Françaises et Français, le reconfinement est envisagé "en derniers recours". Une politique qui n'est pas satisfaisante pour de nombreux chercheurs, dont Samuel Alizon, directeur de Recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). Interrogé par le Huffington Post, il ne faut plus repousser l'échéance. "Dans un modèle de 'stop and go', où vous alternez les phases de relâchement et de contrôle strict, si vous mettez en place les contrôles très tôt, ils seront plus fréquents mais dureront moins longtemps. À l'inverse, si vous attendez le plus possible pour renforcer le contrôle, vous devrez attendre plus longtemps pour relâcher", déclare ce spécialiste de la modélisation des maladies infectieuses. 

Combien de temps ce confinement pourrait-il durer ? Selon de nombreux critères, un confinement jusqu'à fin mars reste le scénario le plus plausible...

Reconfinement jusqu'à fin mars : le temps que les personnes à risque soient vaccinées ?

Selon le Huffington Post, Dominique Costagliola, directrice de recherche à l'Inserm, prône un reconfinement jusqu'à ce que les personnes les plus fragiles face au Covid-19 soient vaccinées. "J'avais l'idée que si l'on arrivait à vacciner les personnes les plus à risque, les plus de 65 ans, voire les plus de 50 ans si l'on souhaite faire diminuer les hospitalisations, et si l'on réussissait à bien circonscrire la circulation du virus, alors on pourrait imaginer une sortie prudente, comme lors du premier déconfinement", estime l'experte. D'après le média, cette dynamique impliquerait un déconfinement à la fin du mois de mars, le temps que les Françaises et Français concernés soient tous pris en charge. Une chronologie qui colle parfaitement avec un autre paramètre important de l'épidémie...

Reconfinement jusqu'à fin mars : faut-il attendre la fin de l'hiver ? 

De plus, l'épidémiologiste Dominique Costagliola souligne que cette date correspond parfaitement à la fin de l'hiver. "On ne sait pas bien pourquoi, mais on voit que l'hiver favorise ce virus, cela s'est vu dans la reprise concomitante de l'épidémie dans la plupart des pays d'Europe. Et l'hiver dure jusqu'à fin mars", précise-t-elle. Ainsi, un confinement jusqu'alors paraît plausible. "Tout cela ne prend pas en compte le risque posé par des variants (...) Mais il est trop tôt pour juger sur ce sujet", prévient toutefois la directrice de recherches.