Bisexualité : "Les hommes sont faciles à draguer, les femmes plus sincères"Adobe Stock
TEMOIGNAGE. Depuis l'adolescence, Lucie est attirée aussi bien par les hommes que par les femmes. À l'occasion de la journée internationale de la bisexualité, elle nous raconte son histoire et les difficultés qu'elle rencontre à aller vers un genre plutôt que l'autre.
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Une histoire avec une femme, puis une autre avec un homme. À l’occasion de la journée internationale de bisexualité, Planet a rencontré une jeune femme qui se définit comme bisexuelle et qui a accepté d’évoquer, avec pudeur et tendresse, ses choix, ses doutes et ses aventures. Lucie*[le prénom a été changé, NDLR] approche la trentaine et vient de se séparer d’un homme après trois ans de relation. Avant, elle avait été en couple avec d’autres, mais aussi une femme. Une attirance pour les deux genres qu’elle a compris très tôt, à l’adolescence : "Je le sais depuis que j’ai 12 ans, parce qu’à cette époque-là je suis tombée amoureuse de l’une de mes meilleures amies. Elle se questionnait beaucoup sur sa sexualité et on en discutait souvent entre nous", se souvient-elle auprès de Planet.

Bisexualité : "Ma première relation sexuelle était avec une femme"

À cette époque, au tout début de son adolescence, Lucie est couple avec un garçon, "comme on l’est quand on est encore au collège" et elle décide de garder pour elle cette attirance pour une femme, car "ça n’était pas très bien accepté donc j’en avais honte". Deux ans plus tard, désormais âgée de 14 ans, la jeune fille connaît sa première relation lesbienne, avec une amie de son âge. "On a fait notre rentrée ensemble au lycée et on ne savait pas si on devait se cacher, s’il fallait ou non qu’on dise qu’on était en couple, mais pas avec une fille", se souvient Lucie auprès de Planet. Leur histoire reste secrète, mais c’est pourtant avec elle qu’elle vit sa première relation sexuelle : "Je pense qu’avoir fait l’amour pour la première fois avec une fille ça m’a aussi épanouie dans ma sexualité, car comme j’ai été agressée par des hommes j’étais davantage dans la confiance avec elle, dans la sincérité de l’acte".

Pourtant, 15 ans plus tard, Lucie n’a eu des relations sexuelles qu’avec des hommes. A-t-elle une préférence pour le genre masculin ? "Ce n’est pas que je préfère être en couple avec des hommes, c’est qu’ils sont plus simples à séduire", affirme-t-elle, avant d’ajouter : "Quand je suis en soirée, c’est plus simple pour moi de me dire que je vais vers un homme, car il y a plus de chances qu’il soit hétérosexuel. Pour une femme il faut déjà qu’il y ait une attractivité réciproque, qu’elle soit célibataire et en plus qu’elle soit elle aussi attirée par les femmes", soupire-t-elle. La presque trentenaire avoue pourtant se sentir plus en sécurité avec des femmes, "même s’il y en a qui sont violentes, qui sont toxiques bien sûr mais, au premier abord, pour moi, une femme va être plus apte à comprendre les peurs d’un traumatisme". Après une longue relation avec un homme, Lucie sait désormais qu’elle veut être avec une femme.

Bisexualité : "Les hommes sont faciles à draguer"

Lucie a une préférence pour les femmes, même si cela ne se voit pas dans ses relations. "Si je m’en sentais capable, j’aurais tendance à préférer les femmes", précise-t-elle à Planet, évoquant la "facilité" avec laquelle elle rencontre des hommes : "Avec les hommes, ça va être très sexuel parce qu’ils sont faciles, en réalité ça me semble beaucoup plus simple de séduire un homme". Si elle a mis fin à sa relation hétérosexuelle après trois ans, c’est parce qu’elle avait souvent des regrets en se disant qu’elle n’aurait pas d’autres relations avec une femme.

Désormais célibataire, Lucie a retrouvé des hommes de son passé, mais veut rencontrer des femmes dans son avenir. "Je vais sur des applications de rencontre lesbiennes et bisexuelles, parce que je m’ouvre plus facilement avec les femmes", explique-t-elle, ajoutant : "Avec les hommes je reste sur mes acquis, car je me sens en sécurité. Je ne suis pas du tout prête à faire confiance à un homme rencontré je ne sais où, dans un bar ou sur internet".

Si Lucie s’assume complètement auprès de ses amis, sa famille n’est (presque) pas au courant de son attirance pour les femmes. Un secret qu’elle n’a pas envie de leur dévoiler.

Bisexualité : "Je ne le dirai jamais à ma mère"

Très bien entourée par ses amis, Lucie n’a confié sa bisexualité qu’à une poignée de ses proches : "J’ai commencé à révéler ma bisexualité à ma grand-mère, mon grand-père et ma grande sœur". Sa grand-mère par hasard, un jour où cette dernière lui dit qu’elle aurait bien aimé "essayer avec une fille", mais qu’elle n’en avait jamais eu l’occasion. Une chose est sûre, elle ne le dira jamais à sa mère : "Je pense qu’elle est tolérante, je ne pense pas qu’elle verrait un problème à ma sexualité, mais j’ai toujours pensé qu’elle ne pourrait pas s’empêcher de me considérer différemment".

Claire avec sa sexualité, Lucie sait qu’elle a la chance de pouvoir s’assumer et de suivre ses désirs. Aujourd’hui, si elle recherche une nouvelle relation avec une femme, elle continue quand même de voir des hommes qui lui plaisent et qui l’attirent. Le choix de la reine.