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Aux Etats Unis, de plus en plus de prisons remplacent le célèbre passage au parloir au profit d'appel par vidéo conférence. Une initiative qui n'est pas partagée par les directeurs de prisons françaises. 

Aux Etats Unis, près de 600 établissement pénitentiaires sont aujourd'hui équipés de matériel pour passer des appels vidéo, révèle une enquête publiée par le magazine Mic, repérée par Slate.  De plus en plus de directeurs d'établissements tentent de faire entrer Skype dans les prisons. L'objectif est de rendre le contact entre les détenus et leurs proches plus facile, comme expliquait le fondateur de l'association Ensemble contre la récidive Pierre Botton, au JDD en 2014 : "L’administration lutte encore contre internet et Skype en prison au nom évidemment de la sécurité. Mais Skype en prison, cela changerait tout ! Aujourd’hui, pour des enfants, il est très difficile de venir voir une mère ou un père incarcéré. Pas de parloir le dimanche, le soir après l’école, les jours fériés."

En Europe, de nouveaux centres sautent le pas chaque année, comme en Pologne ou en Irlande du Nord. Selon le porte-parole d'une prison de Lodz (Pologne) qui s'exprimait dans Lepetitjournal, "De nos jours, la communication par Internet n'est pas un luxe, mais quelque chose de normal." Pour lui, le but est de privilégier les déténus qui ont des enfants en bas âges ou aux étrangers qui ne peuvent pas avoir des visites régulières de la part de leur proches. En 2014, Pierre Botton avait émis le projet d'installer "50 postes Skype à la prison des femmes dans un premier temps" puis envisageait "une généralisation". 

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Favoriser les rencontres physiques 

En France, "Skype n'est pas utilisé en prison", assure la section française de l'Observatoire International des prisons "bien que des idées aient été émises sur le sujet". En réalité, les bienfaits de cette initiative ne sont pas partagée par tous. De nombreuses familles de détenus pensent que l'installation de comptoirs "Skype" annoncent la fin des visites physiques. Aux Etats-Unis, les visites de proches sont à nouveau autorisées depuis le 19 avril dernier dans la prison de Travis County (Texas), rapporte Slate. Ceci est le résultat d'un long combat d'associations qui se battaient contre l'installation de comptoirs vidéoconférence au détriment des parloirs.

Mic ajoute que la disparition des visites physiques au parloir au profit de vidéo conférence avait considérablement fait augmenter la violence, les sanctions disciplinaires et la contrebande parmi les prisonniers. Selon l'enquête publiée dans le magazine américain, "Le taux de récidive se réduit considérablement pour ceux qui gardent des liens forts avec leur famille et leurs proches au cours de leur incarcération".

Par ailleurs, les conversations sont souvent saturées, coupées ou de mauvaise qualité. Ainsi les dix dollars dépensés pour vingt minutes de communiction sont souvent gaspillés à cause des troubles de la connexion.

En réalité pour les associations, le but de l'installation de comptoirs Skype ne serait pas véritablement de remplacer les parloirs mais d'en faire un complément. En France, l'accès à Internet pour les détenus est un débat constant depuis son apparition, explique Rue89.