Vacheries politiques, sacrifice familial, grossesse difficile : Rachida Dati raconte ses blessures les plus intimesAFP
De profondes douleurs personnelles ont marqué Rachida Dati. Si dans son ouvrage, La confiscation du pouvoir (Ed. Plon), paru le 21 novembre 2019, la femme politique évoque ses belles réussites professionnelles, elle y dévoile également ses sombres souffrances…
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Sexisme ordinaire, mariage forcé, brimades, grossesse compliquée… Le parcours de vie de Rachida Dati n’a pas toujours été simple. C’est ce que l’on apprend dans son ouvrage, La confiscation du pouvoir, paru chez Plon le 21 novembre 2019. 

Elle y retrace sa vie, en narrant ses réussites tout comme ses tribulations professionnelles. Si, comme le rapporte Gala, l’ex-Garde des Sceaux n’hésite pas à révéler les nombreuses remarques sexistes reçues de la part de ses collègues masculins, elle témoigne aussi de ses douleurs personnelles.

Rachida Dati : son combat pour s’imposer en politique

L’ancienne gardienne des Sceaux a dû se battre pour se frayer une place en politique. Le milieu, encore majoritairement dominé par les hommes, ne lui a en effet pas fait de cadeaux.

"Chaque fois que j’ai changé de mission ou de poste, j’ai redémarré avec la même énergie, la même envie de faire. Et, chaque fois, j’ai vu réapparaître les mêmes dénigrements, parfois, de ceux-là même qui donnent des leçons de respect et d’ouverture au monde entier", indique-t-elle dans son livre avant d’évoquer une blague sexiste émise par Jean-Louis Borloo, ancien ministre de l’Écologie sous Nicolas Sarkozy.

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"Tous les mêmes. Ils pensent êtres drôles. Comme Jean-Louis Borloo, qui, lorsque j’étais enceinte, s’amusait de mon ventre qui ne passait plus dans les travées de l’Assemblée", peut-on lire.

Rachida Dati est d’ailleurs revenue sur sa grossesse difficile sur le plateau de l'émission Morandini Live, diffusée sur C8 le 25 novembre 2019.

"Quand j'étais enceinte, c'était pour moi le plus beau cadeau de la vie. Mais rappelez-vous les tombereaux d'ordures que je me suis prise. Est-ce que j'ai été défendue et soutenue ? Non. J'ai été la risée des humoristes, des politiques, des dîners en ville", rapporte-t-elle, la gorge serrée. "C'était compliqué cette grossesse. Elle n'a pas été simple, je n'en ai jamais parlé. Je risquais de la perdre. J'ai tellement fait de fausses couches. C'était pour moi un enjeu".

Rachida Dati : "Ils ont réussi à me faire douter de moi"

La femme politique a dû encaisser de nombreuses autres "blagues" sexistes, au sein même de son parti. "Le seul qui avait le mérite de dire la même chose, mais sans essayer de faire croire que c’était de l’humour, c’était Claude Guéant", écrit-elle dans son livre témoignage. "Alors qu’il me croisait avant une intervention médiatique, il s’était exclamé : ''Quand on fait des interviews, ce serait bien de mettre moins de rouge à lèvres. Le plus terrible, c’est qu’ils ont réussi à me faire douter de moi", regrette-t-elle.

Par ailleurs, Rachida Dati a dû, pour sa famille, effectuer des sacrifices, qui auraient pu lui coûter la vie…

Rachida Dati : mariée de force à 25 ans ?

De simples commérages ont conduit la femme politique au mariage forcé. "Pas contrainte par mes parents, mais par une contrainte sociale", a-t-elle par ailleurs confié sur le plateau de Morandini Live, le 25 novembre 2019. "On vivait mal le fait que je sois célibataire à 25 ans."

Comme elle l’explique dans son ouvrage, la jeune femme indépendante qu'elle était, détonnait de son ancien environnement. Alors célibataire et propriétaire d'un logement à Paris, Rachida Dati fait l'objet de commérages réguliers : "Je provoquais des rumeurs dans les allées de la Cité où habitaient mes parents." Afin de mettre un terme à ses ragots, ses parents l’ont alors incitée à se marier, précise Gala. "J'ai finalement cédé pour les débarrasser du qu'en-dira-t-on", expliquait la nouvelle ministre de la Culture.

"Je ne voulais pas me mettre en rupture avec mes parents, avec mes frères et sœurs", assure-t-elle à Jean-Marc Morandini. Elle épouse alors "un algérien" qu'elle ne connait que "depuis 3 mois"' et pour lequel elle n'éprouve aucun sentiment, note-t-elle dans son récit.

"Je l'ai rencontré en août et je me suis mariée le 14 novembre 1992", révèle-t-elle sur C8. Un évènement extrêmement éprouvant pour la jeune femme qu’elle était. Les détails qu’elle précise le démontrent.

Mariage forcé de Rachida Dati : "J’étais sous Lexomil à l’Hôtel de ville"

Triste et déprimée par cet arrangement, Rachida Dati se rend à la cérémonie "shootée", comme pour échapper à cette réalité. Bien que présente physiquement, son esprit est ailleurs.

"J'étais tellement malheureuse de m'être engagée dans ce projet, que je regrettais, que j'étais sous Lexomil à l'Hôtel de ville", se remémore-t-elle.

Elle pensait que cette union, bien que cauchemardesque, lui permettrait de s'émanciper et de vivre enfin en paix. C’est malheureusement l’inverse qui s’est produit : "J'ai vite compris qu'il entendait m'imposer de vivre avec lui en Algérie."

Mariage forcé de Rachida Dati : "J'ai pensé au pire"

En 2015 déjà, son amie Catherine Poiret, invitée au sein de l'émission de Laurent Delahousse Un jour un destin diffusée sur France 2 et consacrée à Rachida Dati, était revenue sur cette journée funeste : "Elle donnait l'impression qu'on l'emmenait à l'abattoir."

Pour mettre fin à cette situation vécue comme un véritable cauchemar par la femme politique, elle décide, un mois plus tard, de demander l'annulation du mariage : "Je voulais effacer ce moment de ma vie...". La procédure a été longue et difficile. C’est d’ailleurs non sans émotion que la maire du VIIe arrondissement de Paris a évoqué cette difficile période au micro de Jean-Marc Morandini sur CNews : "Nous avons mis trois ans avant d'obtenir cette annulation."

Et d’ajouter : "Quand je dis que j’ai fait des sacrifices, ce n’est pas une victimisation (…). J'ai même pensé au pire (…) C’est dur, on pleure toute seule. Ce ne sont pas des sujets qui prêtent à la confidence", a-t-elle avoué, au bord des larmes. 

Rachida Dati, ministre de la Culture : une nomination surprise

L'ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy, Rachida Dati, a rejoint le camp d'Emmanuel Macron, à la surprise générale. Depuis le jeudi 11 janvier 2024, elle occupe désormais le poste de ministre de la Culture.

Le monde de la culture, dont elle s’occupe dorénavant, a rapidement réagi à sa nomination. Dans une vidéo partagée sur X (ex twitter), l’actrice Anna Mouglalis, connue notamment pour avoir joué dans la série Baron noir, a immédiatement fait part de sa stupéfaction. "Noooon", a-t-elle répondu à une question du journaliste de TF1 Paul Larrouturou, qui lui apprenait la nouvelle.

Son entrée dans le gouvernement de Gabriel Attal personne ne l'avait vu venir, elle qui a tant et tant critiqué la politique d’Emmanuel Macron va devoir aujourd’hui défendre. En juin 2021, elle avait qualifié sur France inter La République en Marche, désormais Renaissance, de "parti de traîtres de gauche et de traîtres de droite, qui n'est rien sans Emmanuel Macron".