Remaniement : Emmanuel Macron a-t-il encore le choix ?©Lafargue Raphael/ABACAabacapress
Avec une cote de popularité au plus bas, Emmanuel Macron compte aussi sur ses troupes pour redonner du souffle à son quinquennat. Entre polémiques, absences remarquées ou propos épinglés, son gouvernement est-il à la hauteur ? Certains proches poussent le président à remanier.
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Un remaniement est-il en préparation au sommet de l’Etat ? La rumeur enfle ces derniers mois, car Emmanuel Macron a passé une année difficile pour débuter son deuxième quinquennat à l’Elysée. Réforme des retraites, recours à répétition au 49.3, polémiques, petites phrases… Le président de la République est à son niveau de popularité le plus bas depuis la crise des Gilets jaunes et il la barre semble être difficile à redresser, pour lui comme pour ses troupes.

Jugé absent lors des débats sur la réforme des retraites, le chef de l’Etat revient sur le terrain en ce mois d’avril, multipliant les déplacements et les adresses aux Français. Allocution, interview… Emmanuel Macron parviendra-t-il à renouer le dialogue ou doit-il couper quelques têtes au gouvernement pour insuffler le nouveau souffle dont son quinquennat a besoin ?

Remaniement : il faut sauver le soldat Macron

Ces dernières semaines, l e locataire de l’Elysée a aussi multiplié les rappels à l’ordre auprès de son équipe. Cité par Le Point, il aurait eu cette phrase mercredi 19 avril lors du conseil des ministres : "Soyez concentrés, à la tête de vos administrations. Parlez de vos sujets et ne parlez pas de vous". Parmi les 40 membres de son gouvernement, Emmanuel Macron ne pourrait compter que sur trois noms, parmi les ministres les plus connus des Français : Bruno Le Maire (Economie), Gérald Darmanin (Intérieur) et Gabriel Attal (Comptes publics).

Les autres, selon des parlementaires Renaissance cités par le magazine, sont des "invisibles", des "boulets" ou des personnalités "usées". Lors d’un échange avec Emmanuel Macron, une députée de la majorité aurait même glissé : "Ton gouvernement, c’est cata". Auprès du Point, des élus du Palais Bourbon se lâchent, l’un d’eux expliquant que c’est "un gouvernement croque-mort : fin de vie, fin du chômage, fin du travail", quand un autre assume : "Parfois, à l’Assemblée, quand un ministre prend la parole, on se demande quel est son nom, quel portefeuille il occupe".

Le président de la République est poussé par certains, depuis plusieurs semaines, à un remaniement, mais il s’y est refusé jusqu’à présent. Y sera-t-il "forcé" dans un futur très proche ?

Remaniement : Emmanuel Macron forcé à sauter le pas ?

Beaucoup d’observateurs s’attendaient à un remaniement après la débâcle que fut la réforme des retraites, mais ce ne fut pas le cas. L’objectif aurait été, selon Le Point, de "tourner la page plus rapidement". Refusant d’agir sous la pression, Emmanuel Macron a décidé de ne pas remanier car, selon un de ses proches, "un changement gouvernemental aurait montré un suraccident, une surréaction à la crise". Pourtant, selon un autre, "cela ne peut pas durer" : "Le constat s’impose : c’est cuit et ça ne tiendra pas cent jours. Tout ça va sauter".

Pour une ancienne ministre socialiste, Emmanuel Macron serait le seul responsable de cette situation. Interrogée par Le Point, elle explique que le président "a tellement peur d’avoir des gens solides autour de lui qu’il les écarte". "Ce qui transpire, c’est que ce n’est pas agréable de travailler avec lui (…) il y a une distance, tous ses ministres le vouvoient".

Un remaniement pour s’entourer de poids lourds au gouvernement serait donc la seule solution pour dynamiser le quinquennat d’Emmanuel Macron, mais qui pourrait perdre son poste ?

Remaniement : ceux qui pourraient perdre leur poste

En tant que fusible en chef, la Première ministre pourrait être amenée à quitter Matignon en cas de remaniement dans les prochaines semaines. Selon Le Point, un proche d’Emmanuel Macron juge "inéluctable" le départ d’Elisabeth Borne et l’arrivée de ministres "robustes, qui tiennent la route". Certains candidats à la sortie sont déjà tout trouvés, selon l’hebdomadaire, car on ne les voit pas assez : Pap Ndiaye (Éducation nationale), François Braun (Santé), Christophe Béchu (Transition écologique), Olivier Klein (Logement)…

D’autres se voient reprocher des "déclarations ou apparitions jugées intempestives", selon Le Point. Marlène Schiappa dans PlayBoy, Olivia Grégoire dans Paris Match... Le couperet tombe de la bouche d'un communicant : "Quand un ministre passe le mur du son, c’est pour dire une connerie". Ambiance.