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Histoires de famille, activités bancaires… Très discrète depuis l'éclatement de la guerre en Syrie il y a cinq ans, l'épouse de Bachar el-Assad a un parcours particulier que peu connaissent. 
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Asma el-Assad, la mystérieuse Première dame de Syrie

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Pour la première fois depuis quatre ans, l’épouse président syrien est sorti de son silence. Malgré la grande discrétion qu’elle affiche, Asma el-Assad a en effet accepté de se confier à la chaîne russe Rossiya 24. Au cours de cet entretien, la Première dame a ainsi raconté qu’elle n’avait pas l’intention de fuir son pays en guerre et ce, malgré les propositions qu’on lui a faites. "Ces offres comptaient des garanties de sécurité et de protection pour mes enfants, et même la sécurité financière, a-t-elle expliqué. Mais pas besoin d’être un génie pour savoir ce que ces gens voulaient. C’était une tentative délibérée de briser la confiance que le peuple accorde à son président". Et celle-ci d’ajouter, déterminée : "Je suis là depuis le début et je n’ai jamais pensé à être ailleurs qu’ici".

Sa carrière dans le secteur bancaire

 

Mariée à Bachar el-Assad depuis 2000, la quadragénaire est née à Londres dans une famille sunnite originaire de Homs, en Syrie. Fille d’un cardiologue et de la première secrétaire de l’ambassade de Syrie, Asma Fawas Akhras, de son nom de jeune fille, a étudié au Queens College où elle a obtenu les meilleures notes de sa promotion dans plusieurs matières dont l’économie et les mathématiques. Parlant couramment l’arabe et l’anglais, elle a d’abord travaillé à la Deutsche Bank en tant qu’analyste dans le département des fonds de spéculation. Deux ans plus tard, en 1998, elle a ensuite rejoint le département bancaire de JPMorgan Chase. Là, elle a travaillé entre Paris et New York et s’est spécialisée dans les fusions et les acquisitions de compagnies pharmaceutiques et biotechnologiques.

La rencontre avec son mari

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Sa rencontre avec Bachar el-Assad, remonte à 1992 lors d’une soirée à l’ambassade syrienne du Royaume-Uni. Mais tous les deux ne se sont mis en couple que quatre ans plus tard. De dix ans son aîné, lui était alors étudiant en ophtalmologie. A cette époque, il n’était pas censé avoir un destin présidentiel. C’était initialement son frère aîné qui devait succéder à leur père, le président Hafez el-Assad, mais la mort de Bassel l’a fait devenir "dauphin". Pendant plusieurs années, Asma et Bachar ont vécu leur histoire à l’abri des regards. En parallèle, la jeune Anglaise continuait ainsi de travailler dans le secteur bancaire. Ce n’est qu’en 1996 que l’actuelle Première dame de Syrie a subitement démissionné, dans le sillage de l’annonce de sa relation avec le future chef d’Etat.

Un mariage annoncé avec du retard

 

Quatre ans plus tard, Bachar el-Assad a été intronisé et le couple s’est marié. L’annonce de leur union n’a cependant eu lieu qu’en 2001 pour des raisons que l’on ignore. Aucune photo de leur mariage n’a depuis été publiée dans la presse. Ensemble, les épouse el-Assad ont eu trois enfants : Hafez (15 ans), Zein (13 ans) et Karim (12 ans).

Elle ne porte pas le voile

 

En tant que Première dame de Syrie, Asma el-Assad a toujours été très médiatisée. Avant l'éclatement de la guerre dans leur pays, les médias locaux s'emparaient notamment du fait qu’elle a toujours refusé de porter le voile ou encore qu’elle et son mari se rendaient fréquemment dans des restaurants "ordinaires" et ce, sans escorte apparente. Reconnue également pour son élégance, l’épouse de Bachar el-Assad s’est affichée dans des tenues signées des plus grands couturiers français, devenant ainsi une "icône glamour et moderne du monde arabe". La magazine Vogue l’a même un jour surnommée "la rose du désert".

Des tensions avec sa belle-famille

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Mais si Asma el-Assad a longtemps joui d’une bonne presse, ses relations avec sa belle-famille étaient, elles, un peu plus compliquées. Sa belle-mère et l’un de ses belles-sœurs, ne lui auraient pas réservé un accueil chaleureux et veilleraient depuis plusieurs années à la tenir à distance. En cause notamment, ses origines sunnites et le fait que la mère de Bachar el-Assad se voyait rester Première dame à vie. "Cette situation plonge Asma dans une terrible détresse psychologique, rapporte Le Point. En 2003, la première dame, devenue dramatiquement maigre, est même hospitalisée pour dépression. Mais le vent va tourner en 2007. Tout d'abord au sein de la famille el-Assad, où Bachar arrive enfin à s'imposer. Très vite, Asma se voit confier des activités humanitaires". Des activités qui lui vaudront même pendant un temps d’être vu en Europe comme la "nouvelle Lady Di", croit savoir l’hebdomadaire qui ajoute que depuis le début de la guerre, elle a perdu sa superbe. "Elle est maintenant totalement paralysée, a expliqué au Point Chris Doyle, le directeur du Conseil pour l'entente arabo-britannique. Le régime ne lui laissera jamais la possibilité d'exprimer le moindre désaccord".