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Alors que l'UMP entame sa dixième journée de crise, l'ancien président de la République se serait prononcé pour la tenue d'un second scrutin. Nicolas Sarkozy aurait également conseillé à François Fillon de ne pas saisir la justice.


Nicolas Sarkozy s'en est mêlé. Mais quel poids aura son intervention ? Depuis plus d'une semaine l'UMP traverse une crise, tiraillé entre les "Copéistes" et les "Fillonnistes". Face à cette situation, l'ancien chef de file du parti a décidé d'agir. Lundi, l'ex-président de la République a ainsi déjeuné avec François Fillon. Et alors que ce dernier envisageait de saisir la justice en vue d'un second scrutiin, Nicolas Sarkozy a tenté de l'en dissuader. Des sources concordantes à l'UMP – issues des deux camps – ont cependant précisé que l'ancien chef de l'Etat ne s'opposait pas à des nouvelles élections.

La seule issue ?

Plusieurs vois se sont d'ailleurs élevées dans le camp Fillon pour soutenir cette demande. Parmi elles, celles de Nathalie Kosciusko-Morizet et de Christian Estrosi, le secrétaire général de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy. "Je ne vois qu'une seule issue possible à cette impasse: provoquer de nouvelles élections. La démocratie interne a été bafouée dans ce scrutin", a également insisté l'un des principaux lieutenants de François Fillon, Eric Ciotti, dans une interview au Figaro mardi, diffusée lundi soir. Dans le camp adverse, le ton est différent et les solutions envisagées diamétralement opposées. "Un nouveau vote n'aurait aucun sens, sauf à dire que l'on va voter tant que Jean-François Copé n'est pas battu!", a en effet répliqué Roger Karoutchi, pro-Copé, dans le même journal.

Copé, proclamé vainqueur
Si François Fillon se montre déterminé quant à son intention d'obtenir la vérité sur le vote pour la présidence de l'UMP, Jean-François Copé a, lui, été proclamé vainqueur de l'élection pour la seconde fois lundi soir. Cette fois-ci la Commission des recours du parti a en effet annoncé sa victoire avec 952 vois d'avance, contre 98 pour la précédente commission interne de l'UMP, la Cocoe.

De son côté, le camp Fillon s'attache à dénoncer depuis plusieurs jours un manque de neutralité de la Commission des recours, en pointant sa composition, avec six de ses neuf membres ayant soutenu l'un ou l'autre des candidats (4 pro-Copé, 2 pro-Fillon). Cet argument avait d'ores et déjà été soulevé par Alain Juppé, mais en vain. Le maire de Bordeaux a décidé d'abandonner sa tentative de médiation entre les deux rivaux dimanche soir. Selon lui, seul Nicolas Sarkozy est capable de trouver une issue à ce conflit.