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Interrogé jeudi soir sur "France 2", François Hollande a sèchement réaffirmé son autorité envers Emmanuel Macron. Une attitude qui en rappelle d'autres.
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François Hollande et le duo Valls/Macron

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Interrogé jeudi soir sur France 2 sur son ambitieux ministre de l'Economie, récent créateur d'un mouvement politique, François Hollande a tenu a réaffirmer son autorité de président. "Il est dans l'équipe et sous mon autorité (...) J'en suis sûr parce que c'est, entre nous, non pas simplement une question de hiérarchie - il sait ce qu'il me doit - c'est une question de loyauté personnelle et politique", a déclaré le président.

De même, François Hollande a plusieurs fois recadré son Premier ministre, encore hier soir sur le port du voile à l'université. Mais surtout, en 2014, il avait moqué l'ambition du chef du gouvernement, admirateur de Clémenceau, en lui adressant ce tacle : "Clemenceau n'a jamais été président de la République, mais on peut réussir sa vie sans être président de la République".

Nicolas Sarkozy et François Fillon

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Lors d'un entretien accordé fin août 2007 à la presse régionale, rapporté par les médias, le président Nicolas Sarkozy a déclaré devant une dizaine de journalistes en "privé" : "Le Premier ministre est un collaborateur. Le patron, c'est moi."

Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy

Le 14 juillet 2004, lors de la traditionnelle interview qui suit le défilé, le président Jacques Chirac était interrogé sur l'ambition de Nicolas Sarkozy, membre du gouvernement. "Il n'y a pas de différend entre le ministre des Finances et moi, pour une raison simple, c'est que - notamment s'agissant de la dépense - je décide et il exécute." Puis, le président de la République avait enfoncé le clou : "Je ne laisserai pas les ambitions ou les calculs des uns ou des autres, ici ou là, venir perdurber l'action des trois ans à venir."

François Mitterrand et Jacques Chirac

Entre François Mitterrand et Jacques Chirac, les relations ont été viriles et teintées d'admiration, peut-être plus pour le second à l'égard du premier que l'inverse. Ainsi, le président socialiste, en pleine cohabitation, a-t-il quelques fois rappelé son autorité à l'égard de son Premier ministre de droite. La séquence restée dans les mémoires est sans aucun doute le débat de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 1988 (vidéo ici). Au cours de celui-ci, Jacques Chirac demande à son adversaire de ne plus l'appeler "M. le Premier ministre" : "Ce soir, je ne suis pas le Premier ministre, et vous n'êtes pas le président de la République, nous sommes deux candidats, à égalité (...) vous me permettrez donc de vous appeler M. Mitterrand." Et ce dernier de porter l'estocade : "Mais vous avez tout à fait raison M. le Premier ministre"...

De même, quand Michel Rocard était son Premier ministre, il avait déclaré à un journaliste en 1990 : "Je suis président de la République. Michel Rocard est Premier ministre, ce qui est déjà fort bien et conforme à ses qualités. Le reste lui appartient, si toutefois l'histoire lui est bienveillante."